Un bombardement russe a fait au moins deux morts et 29 blessés dans la ville de Sloviansk, dans l’est de l’Ukraine, a annoncé lundi le gouverneur régional. « Il y a deux morts et 29 blessés à Sloviansk, des bâtiments administratifs et des bureaux ont subi des dégâts ainsi que cinq immeubles et sept maisons », a déclaré le gouverneur, Pavlo Kyrylenko, sur Facebook, précisant que les forces russes avaient « frappé le centre de la ville vers 10h30 (07h30 GMT) avec deux missiles S-300 ». Le gouverneur a ajouté qu’une autre ville de la région de Donetsk, Droujkivka, avait été visée par une attaque. « Deux missiles S-300 ont frappé l’orphelinat de Droujkivka et l’ont presque complètement détruit », a-t-il dit, ajoutant que cette frappe n’avait pas fait de victimes selon de premières informations.
Des évacuations à Avdiivka

L’administration de la ville d’Avdiïvka a annoncé lundi l’évacuation des employés municipaux de cette localité située sur le front dans l’est de l’Ukraine et régulièrement bombardée par les forces russes.
« Avdiïvka ressemble de plus en plus à un endroit tiré de films postapocalyptiques (…) Par conséquent, une décision difficile a été prise d’évacuer (…) les travailleurs municipaux qui ont au moins essayé de maintenir la propreté et la vitalité de la ville », a annoncé Vitaliy Barabash, chef de l’administration militaire locale, sur les réseaux sociaux.
Il « recommande vivement » de quitter la ville, « car les roquettes et les projectiles russes n’épargnent rien ni personne », a-t-il ajouté.
Les troupes russes tentent depuis des mois de prendre Avdiïvka, située sur le front depuis 2014 et le début de la guerre entre forces ukrainiennes et séparatistes pilotés par le Kremlin.
Bien qu’à seulement 13 km de Donetsk, la capitale sous contrôle russe de la région éponyme, la cité comptait encore 30.000 habitants lorsque le Kremlin a lancé en février 2022 son invasion de l’Ukraine.
Pilonnée par l’artillerie et plus récemment par l’aviation, elle ne compte plus que quelque 2.300 habitants, dont 1.960 recensés qui reçoivent une aide humanitaire, avait indiqué récemment à l’AFP M. Barabash.
Avdiïvka est actuellement l’un des deux théâtres de combats les plus difficiles du front, avec celui de la ville de Bakhmout, située 60 km plus au nord.
En juin, les Russes ont coupé l’une des deux principales routes d’accès à la ville et se sont positionnés à l’est et au sud. Ces derniers mois, ils ont progressé et pris des villages au sud-ouest et au nord, comme pour prendre Avdiïvka en tenaille, à défaut de pouvoir la prendre frontalement.
Zelensky et Grossi près de Zaporijia

Volodymyr Zelensky et le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, se sont retrouvés dans une station hydroélectrique de la région de Zaporijjia, où le président ukrainien était ce lundi en déplacement, « en première ligne » sur le front Sud.
« J’ai eu avec M. Zelensky un riche échange sur la protection » du site « et de ses employés », a écrit M. Grossi dans un tweet, accompagné d’une photo des deux hommes.
Les deux dirigeants se sont rendus sur le site d’une centrale hydroélectrique à Dniepr chargée d’alimenter la centrale nucléaire, occupée par l’armée russe et régulièrement victime de coupures de courant.
Plus tôt, M. Zelensky s’était affiché dans la région de Zaporijjia, « en première ligne » sur le front Sud.
« Région de Zaporijjia. Positions en première ligne. Je suis honoré d’être ici aujourd’hui, aux côtés de nos militaires », a-t-il indiqué sur son compte Telegram, accompagnant son message d’une vidéo dans laquelle on le voit remettre des médailles à des soldats.
75 000 hommes…

« Au moins 75 000 militaires [ukrainiens] sont en en train de se regrouper dans la direction de Zaporijia », estime ce lundi, le chef du parti pro-russe « Ensemble avec la Russie ».
« Le district de Zaporijia a été placé sur la liste des zones d’opérations de combat actives » abonde Vladimir Rogov. Preuve que les autorités pro-russes de la région occupée craignent sérieusement une attaque d’envergure.
La contre-offensive ukrainienne, évoquée précédemment dans la région de Bakhmout, pourrait donc être bien plus large que le Donbass et pourrait concerner également le sud du pays avec la Crimée dans le viseur.
Les forces armées ukrainiennes préparaient une attaque contre Melitopol, confirme Vladimir Rogov, afin d’atteindre la mer d’Azov dans le but de couper l’accès terrestre à la péninsule annexée et occupée par la Russie depuis 2014.
L’armée ukrainienne sera prête à lancer sa contre-attaque à Zaporijia d’ici quelques jours, prédit enfin le politicien pro-russe.