Le groupe paramilitaire russe Wagner a revendiqué ce lundi la prise de la mairie de Bakhmout, dans l’est de l’Ukraine, affirmant que cette conquête signifiait qu’il contrôlait désormais la ville « au sens légal ».
« Au sens légal, Bakhmout a été capturée. L’ennemi est concentré dans les zones ouest », a déclaré le chef de Wagner, Evguéni Prigojine, sur sa chaîne Telegram.
Une vidéo accompagnant son message montre M. Prigojine brandissant un drapeau russe avec une inscription en l’honneur de Vladlen Tatarskiï, le blogueur militaire russe fervent défenseur de l’offensive en Ukraine tué dimanche par l’explosion d’une bombe à Saint-Pétersbourg.
« Les commandants des unités qui ont pris la mairie et tout le centre iront hisser ce drapeau », a-t-il déclaré. « Voici l’entreprise militaire privée Wagner, voici les gars qui ont pris Bakhmout. D’un point de vue juridique, elle est à nous », clame-t-il.
L’Ukraine estime que la bataille pour Bakhmout est essentielle pour contenir les forces russes sur l’ensemble du front oriental, même si les analystes jugent l’importance stratégique de la ville limitée. Kiev affirme que « les défenseurs ukrainiens tiennent courageusement ». L’armée russe, elle n’a confirmé aucune avancée dans la ville.
Blogueur tué : une arrestation
Les autorités russes ont annoncé ce lundi l’arrestation d’une jeune femme, principale suspecte de l’attentat qui a tué la veille un célèbre blogueur militaire et fervent partisan de l’offensive contre l’Ukraine.
Les enquêteurs « ont interpellé Daria Trepova,26 ans, soupçonnée de participation à l’explosion au café de Saint-Pétersbourg » (nord-ouest) dimanche, a indiqué sur Telegram le Comité d’enquête de Russie, le puissant bureau d’investigation.
Dimanche, le blogueur connu sous le pseudonyme Vladlen Tatarskiï (de son vrai nom Maxime Fomine) a été tué dans un attentat à la bombe dans un café de Saint-Pétersbourg où il s’exprimait pour une conférence organisée par une organisation soutenant l’offensive russe en Ukraine, appelée « Cyber Z Front ».

Le café lui-même appartenait au chef du groupe paramilitaire Wagner, Evguéni Prigojine. Ce dernier a indiqué lundi matin sur Telegram qu’il avait confié le restaurant en question au « Cyber Z Front ».
Selon de nombreux médias, notamment l’agence d’Etat Tass, Daria Trepova est suspectée d’avoir apporté à la conférence une bombe camouflée dans une statuette, qui a été remise au blogueur. Moscou accuse l’Ukraine et des agents de Navalny d’avoir organisé l’attentat.
Selon un dernier bilan, 32 personnes ont été blessées dans l’explosion, dont huit sont dans un état grave.
Le blogueur avait choqué en septembre dernier lorsque, lors d’une réception au Kremlin, il avait dit face caméra: « On vaincra tout le monde, on tuera tout le monde, on volera tous les gens qu’il faudra, tout sera comme on aime ».
Les premiers MIG29

La Pologne a livré les premiers chasseurs MiG-29 qu’elle avait promis à l’Ukraine, a déclaré ce lundi un responsable de présidence polonaise, après une annonce similaire de la Slovaquie fin mars. «Quelques MiG ont déjà été envoyés, ils sont en effet utiles à l’Ukraine pour défendre notre sécurité à nous tous», a déclaré Marcin Przydacz, un conseiller de la présidence polonaise, à la radio privée RMF FM.
Le président polonais Andrzej Duda avait annoncé à la mi-mars une livraison de quatre appareils, une première de la part d’un membre de l’Otan, précisant que la Pologne disposait d’une quinzaine de MiG, hérités dans les années 1990 des forces armées de la République démocratique allemande (RDA). Depuis, la Slovaquie avait annoncé avoir remis les quatre premiers appareils de ce type à l’Ukraine le 23 mars. Au total, Bratislava avait promis à Kiev 13 MiG-29, de conception soviétique.
L’Ukraine a récemment refusé de confirmer à l’AFP le nombre de ses MiG-29 en service, mais selon un rapport World Air Forces 2023 de Flight Global publié à la fin de l’année dernière, ce pays exploitait 43 appareils.
Maintenance en Roumanie

Le groupe allemand d’armement Rheinmetall veut mettre en service au cours du mois d’avril en Roumanie un centre de maintenance des armes utilisées par l’armée ukrainienne, pour l’aider à se défendre face à la guerre d’invasion russe, a indiqué lundi l’entreprise.
« Rheinmetall travaille d’arrache-pied pour mettre en place un centre de maintenance et de logistique militaire en Roumanie », pays membre de l’Otan, a déclaré à l’AFP un porte-parole du groupe de Düsseldorf (Allemagne).
Les travaux sur le site à proximité de la ville de Satu Mare (nord de la Roumanie), près de la frontière ukrainienne, ont déjà commencé.
Ce centre, dont l’ouverture est prévue en avril, devrait « jouer un rôle central dans le maintien de la disponibilité opérationnelle des systèmes de combat occidentaux utilisés en Ukraine et dans la garantie de leur soutien logistique », ajoute cette source.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a salué, à l’occasion d’une visite à Bucarest, cette annonce et la localisation du site.
« Il est nécessaire que cette réparation ait lieu en dehors de l’Ukraine, mais près de la frontière », a-t-il souligné.
Un fonds pour les familles de soldats

Vladimir Poutine a signé lundi 3 avril un décret officialisant la création d’un fonds spécial d’assistance aux soldats engagés en Ukraine et à leurs familles, nouvelle mesure sociale annoncée par le président russe en plein conflit qui dure depuis plus d’un an.
L’armée russe a connu de lourdes pertes depuis le début de l’offensive contre son voisin ukrainien et suite à une série de revers militaires, Vladimir Poutine a mobilisé à partir de septembre 300.000 réservistes, des civils donc.
Le décret pour soutenir les «Défenseurs de la patrie», selon l’intitulé officiel, a été publié ce lundi sur le portail d’information du gouvernement. Selon ce décret, en plus des militaires engagés, l’épouse ou conjointe et les enfants seront également soutenus par ce fonds spécial, dont le montant global n’a pas été communiqué.