
La Russie « continue de terroriser l’Ukraine » avec ses attaques nocturnes, a accusé ce jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky en annonçant la destruction de 36 drones russes pendant la nuit.
Moscou « continue de terroriser l’Ukraine » et a lancé 36 drones, a-t-il déclaré sur Telegram. « Aucun d’eux n’a atteint son objectif », a-t-il assuré en remerciant la défense anti-aérienne du pays.
L’armée de l’air ukrainienne a indiqué que les drones de fabrication iranienne et de type Shahed 136/131 avaient été lancés depuis le nord et le sud.
« L’ennemi sans doute visait des infrastructures essentielles et des sites militaires dans le sud du pays », a-t-elle indiqué dans sur Telegram.
Depuis début mai, la Russie a intensifié ses attaques nocturnes de missiles et de drones contre l’Ukraine.
Arrestation de saboteurs
Les services de sécurité russes (FSB) ont affirmé ce jeudi avoir arrêté des « saboteurs » liés aux services secrets ukrainiens qui planifiaient des attentats visant à perturber le fonctionnement des centrales nucléaires russes.

« Un groupe de sabotage du Service de renseignement extérieur ukrainien (…) a tenté de faire exploser une trentaine de lignes d’alimentation électrique des centrales nucléaires de Léningrad et de Kalinine », dans le nord-ouest du pays, début mai, a indiqué le FSB dans un communiqué.
« Selon l’idée des services spéciaux ukrainiens, cela devait aboutir à l’arrêt des réacteurs nucléaires, perturber le fonctionnement normal des centrales nucléaires et porter un important préjudice à l’économie et à la réputation de la Russie », selon la même source.
Les saboteurs « ont réussi à faire exploser le pylône d’une ligne à haute tension et à déposer des mines au pied de quatre autres lignes à haute tension de la centrale nucléaire de Léningrad », située dans la région éponyme, à une trentaine de kilomètres de Saint-Pétersbourg, a détaillé le FSB.
Des engins explosifs ont également été déposés près de sept pylônes de lignes à haute tension raccordées à la centrale de Kalinine, a-t-il poursuivi.
Deux « citoyens ukrainiens, Alexandre Maïstrouk, né en 1978 (…), et Edouard Oussatenko, né en 1974 » ont été arrêtés en lien avec ces attentats et risquent jusqu’à 20 ans de prison, précise le communiqué.
Un avis de recherches a été lancé pour un troisième homme, Iouri Kichtchak, un Russo-ukrainien né en 1963, selon la même source.
« Deux complices russes des saboteurs ont également été identifiés et arrêtés », selon le FSB qui les accuse notamment d’avoir fourni des moyens de communication et des véhicules avec de fausses plaques d’immatriculation.
Des drones en Crimée
Six drones ont été abattus dans la nuit de mercredi à jeudi en Crimée, péninsule annexée par la Russie, a indiqué le gouverneur local installé par Moscou, Sergueï Aksionov.
« Pendant la nuit écoulée, six drones ont été abattus ou bloqués (…) dans différents districts de la Crimée », a écrit M. Aksionov sur Telegram. L’incident n’« a pas fait de victimes, ni de blessés », a-t-il souligné.
Cette annonce intervient quelques jours après une attaque spectaculaire de groupes venus d’Ukraine sur le territoire russe.

Retour triomphal

Après avoir pris part à une opération militaire inédite, lancée depuis le territoire ukrainien vers la région frontalière de Belgorod, en Russie, les hommes des groupes russes qui ont mené l’incursion triomphent. « Le commandement militaire russe n’était pas prêt », affirme Denis Nikitine (Kapoutine, de son vrai nom), alias « White Rex », leader du corps des volontaires russes (RDK), un des deux groupes de combattants alliés de Kiev à avoir pris part à l’opération, lundi 22 mai. « Quand nous sommes arrivés, tout s’est écroulé. Ils n’ont rien fait », fanfaronne l’homme, entièrement vêtu de noir.
Deux jours après le déclenchement de l’infiltration qu’il affirme avoir été un « succès », le chef militaire et ses hommes tiennent une conférence de presse devant des dizaines de journalistes dans une zone tenue secrète, dans le nord de l’Ukraine, non loin de la frontière russe.
Mardi, le ministère de la défense russe a assuré avoir repoussé les combattants et éliminé « plus de 70 terroristes ukrainiens » en usant de son aviation et de son artillerie. Du côté des rebelles russes, le RDK a reconnu mercredi soir sur sa chaîne Telegram que l’opération aurait fait deux tués et dix blessés, répartis entre les deux groupes, le RDK et la légion Liberté de la Russie.
Navire russe attaqué
Le ministère de la Défense russe accuse l’Ukraine d’avoir attaqué un de ses navires dans les eaux territoriales turques. Ce bateau protège des gazoducs turcs tout près du Bosphore.

Lieutenant-général et représentant officiel du ministère de la Défense russe, Igor Konashenkov, a indiqué, ce mercredi que l’équipage du navire « Ivan Khurs » a repoussé « avec succès l’attaque de drones de surface dans la région du détroit du Bosphore dans la zone économique exclusive de la Turquie ».
Selon l’agence de presse officielle Tass, Konashenkov précise que le navire attaqué, le « Ivan Khurs » de la flotte de la mer Noire « assure la sécurité de l’exploitation des gazoducs Turkish Stream et Blue Stream dans la zone économique exclusive de la République de Turquie ».
Et le militaire russe de préciser que « depuis l’attaque terroriste du 26 septembre 2022 sur Nord Stream 1 et Nord Stream 2, les Forces armées de la Fédération de Russie prennent des mesures pour protéger ces installations ». « Et ce n’est pas en vain » déclare-t-il puisque, « aujourd’hui à 5h30 du matin, les Forces armées de l’Ukraine ont tenté d’attaquer, avec trois bateaux à grande vitesse sans pilote » le fameux « Ivan Khurs ».
« Tous les bateaux ennemis ont été détruits par le feu de l’armement régulier du navire russe à 140 km au nord-est du Bosphore », a ajouté Igor Konashenkov selon lequel le navire russe « continue de remplir les tâches qui lui sont assignées ».