L’armée ukrainienne « avance » sur le front malgré une « puissante résistance » des troupes russes, notamment dans le sud de l’Ukraine, a assuré jeudi la vice-ministre ukrainienne de la Défense Ganna Maliar.
Les forces ukrainiennes ont progressé de « plus de trois kilomètres » au cours des dix derniers jours dans la zone de Bakhmout (est), a-t-elle déclaré pendant une conférence de presse.
Dans le sud, elle a évoqué « une avancée graduelle mais certaine » des soldats ukrainiens, même si « l’ennemi (y) oppose une forte résistance ».
Dans cette zone, « les forces armées ukrainiennes sont confrontées au minage total des champs », à « l’utilisation de drones kamikazes » et à « des bombardements intenses », a-t-elle énuméré.
Autour de Bakhmout, « l’ennemi mobilise actuellement des réserves supplémentaires » pour empêcher l’avancée des troupes ukrainiennes et y a en particulier transféré une unité d’assaut à partir du sud, a assuré Mme Maliar.
Au total, l’armée ukrainienne a repris « plus de 100 kilomètres carrés » en une semaine de combats, a de son côté affirmé un responsable de l’état-major de l’armée ukrainienne, Oleksiï Gromov, pendant la conférence de presse.
L’Ukraine a annoncé avoir abattu un missile de croisière et 20 drones explosifs russes pendant la nuit, tandis que trois missiles ont à nouveau touché la ville natale du président Volodymyr Zelensky.
Selon l’armée de l’air ukrainienne, un des quatre missiles de croisière tirés depuis la Caspienne et les 20 drones lancés depuis le Nord et le Sud ont été interceptés.
Moscou a affirmé, de son côté, avoir neutralisé dans la nuit et la matinée neuf drones au-dessus de la Crimée, a indiqué le gouverneur local installé par Moscou, Sergueï Aksionov.
Les informations sont difficilement vérifiables mais les russes affirment aussi avoir frappé des installations de production de drones en Ukraine en utilisant des armes de haute précision et à longue portée, selon l’agence de presse publique RIA.
Grossi à Zaporijia
Raphael Grossi, le directeur général de l’AIEA est arrivé à la centrale nucléaire de Zaporijjia pour mener une inspection après l’effondrement du barrage de Kakhovka qui pourrait mettre en danger l’installation. Il a déclaré que la situation est « grave » mais en cours de stabilisation.

« On peut observer d’un côté que la situation est grave, les conséquences sont là et elles sont réelles », a déclaré Rafael Grossi aux journalistes. « Parallèlement, des mesures sont prises pour stabiliser la situation », a-t-il ajouté.
Elections dans les zones occupées
La commission électorale russe a annoncé ce jeudi la tenue d’« élections » locales le 10 septembre dans les territoires que la Russie occupe en Ukraine et dont elle a revendiqué l’annexion en septembre 2022.
Ces scrutins visent, selon l’instance, à élire des assemblées régionales et des conseils municipaux, alors même que Moscou ne contrôle qu’une partie des régions de Lougansk et Donetsk dans l’est, Zaporijjia et Kherson dans le sud.

Près d’un an et demi après avoir lancé son assaut contre l’Ukraine, la Russie contrôle quelque 17% du territoire ukrainien, y compris la Crimée, péninsule annexée en 2014.
Le président russe Vladimir Poutine a revendiqué l’annexion des régions de Kherson, Zaporijjia, Lougansk et Donetsk en septembre dernier, après y avoir organisé de pseudo-référendums, en dépit de combats et des critiques quasi-unanimes de la communauté internationale.
M. Poutine présente ces régions comme des terres historiquement russes et affirme que Kiev devra accepter de les céder pour aboutir à la paix.
« Russophobie » de l’Australie
Le Kremlin a dénoncé jeudi une « hystérie russophobe » de l’Australie qui a pris des mesures juridiques pour empêcher la Russie de construire sa nouvelle ambassade à deux pas de son Parlement, sur fond de tensions liées à l’offensive en Ukraine.
« A notre grand regret, l’Australie continue d’avancer avec force dans le sillage des auteurs de l’hystérie russophobe qui sévit actuellement dans les pays de l’Occident », a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov.

« L’Australie vise l’excellence au sein de ces pays », a-t-il ironisé, dénonçant une « manifestation d’hostilité » qui appellera une réponse « réciproque » de Moscou.
La Russie loue depuis 2008 à une agence du gouvernement fédéral australien une parcelle à environ 400 mètres du Parlement à Canberra, et a obtenu en 2011 un permis pour y construire sa nouvelle ambassade.
En août 2022, le gouvernement avait tenté de résilier le bail pour non-respect de certaines clauses du permis de construire, mais cette décision a été annulée par la justice fédérale en mai dernier.
Jeudi, le gouvernement australien a adopté de nouvelles lois spécialement conçues pour bloquer la construction. Elles n’empêchent pas la Russie d’avoir une présence diplomatique en Australie, mais de construire si près du Parlement.
Le CICR voit des prisonniers
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué mercredi avoir pu rendre visite à 1.500 prisonniers de guerre détenus de part et d’autre depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, sans préciser combien il avait pu en voir de chaque côté.

L’organisation, dont le siège se trouve à Genève, avait fait l’objet de critiques répétées du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui lui avait reproché de ne pas faire assez pour accéder aux soldats détenus par les Russes.
La visite des prisonniers de guerre est au cœur de la mission du CICR et est inscrite dans les Conventions de Genève, qui définissent les lois de la guerre.
Kadyrov dément
« Merci à tous ceux qui s’inquiétaient ! Adam [ Delimkhanov] est bel et bien vivant et n’est même pas blessé », a déclaré Kadyrov sur l’application de messagerie Telegram. De son côté, le président de la Douma, la chambre basse de l’Assemblée fédérale de la fédération de Russie, a confirmé que le haut gradé tchétchène est en vie. « Je viens de lui parler. Il est bien vivant. Non seulement cela, mais il vous souhaite à tous une bonne santé ». C’est ce qu’a déclaré Vyacheslav Volodin, le président de la Douma aux législateurs selon l’agence de presse Reuters.

Mercredi, des médias occidentaux avaient annoncé le décès du haut gradé tchétchène.