L’Ukraine a affirmé ce jeudi avoir abattu 20 drones russes et deux missiles de croisière au cours d’une troisième nuit consécutive d’attaques dirigées, entre autres, contre sa capitale Kiev.
« Nous avons mené avec succès une opération de défense aérienne », a déclaré le porte-parole de l’armée de l’air Youriï Ignat.
« Vingt drones Shahed ont été détruits, tous ceux qui volaient ont été abattus. Deux missiles de croisière Kalibr ont aussi été détruits », a-t-il ajouté.
Les drones d’attaque Shahed de fabrication iranienne ont été abattus « principalement dans la région de Kiev », a précisé l’armée de l’air ukrainienne dans un communiqué séparé sur Telegram.
Ces engins étaient « entrés dans la capitale en provenance de différentes directions », avait auparavant expliqué, également sur Telegram, l’administration militaire de Kiev, assurant que la défense antiaérienne en avait détruit « une douzaine » au-dessus de cette ville.
Elle a également affirmé qu’un missile balistique Iskander-M avait été tiré de Crimée, une péninsule annexée par la Russie en 2014.
Les frappes sur Kiev ont fait au moins quatre blessés, ont rapporté les autorités. Par ailleurs, au moins une personne a été tuée dans un incendie d’un bâtiment résidentiel, sans lien avec les frappes, a rapporté le maire de la capitale ukrainienne.
Les F-16, menace « nucléaire »
Les avions de combat F-16 livrés à l’Ukraine seront considérés par Moscou comme une menace « nucléaire », a mis en garde le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, dans une interview diffusée ce jeudi.

« Nous allons considérer le seul fait que les forces armées ukrainiennes aient de tels systèmes comme une menace de la part de l’Occident dans le domaine du nucléaire », a affirmé M. Lavrov, dans un entretien avec le journal en ligne Lenta.ru, citée par le ministère russe des Affaires étrangères.
« La Russie ne peut ignorer la capacité de ces appareils à transporter des charges nucléaires », a souligné le chef de la diplomatie russe, assurant que Moscou en avait averti les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France.
« Les Etats-Unis et leurs satellites de l’Otan créent des risques d’un affrontement armé direct avec la Russie et cela risque d’entraîner des conséquences catastrophiques », a relevé le ministre russe.
En mai, les Etats-Unis, qui ont longtemps refusé de livrer des avions de chasse pour éviter une aggravation du conflit, ont donné leur feu vert pour autoriser la livraison de F-16 que Kiev réclamait inlassablement. Le calendrier de livraison de ces avions de fabrication américaine et leur nombre ne sont à ce stade pas arrêtés.
L’Ukraine a annoncé mardi la formation d’une « coalition » de 11 pays pour la formation de ses pilotes aux avions F-16.
Wagner rend des équipements
L’armée russe a annoncé mercredi avoir reçu de la part du groupe paramilitaire Wagner plus de 2.000 équipements, 2.500 tonnes de munitions et 20.000 armes légères, grâce à l’accord passé après sa rébellion avortée en juin.

« Les forces armées russes, conformément au plan, achèvent la réception des armes et du matériel militaire des unités du groupe Wagner », a indiqué le ministère russe de la Défense sur Telegram.
Il a également publié une vidéo montrant des militaires inspectant des chars, des blindés de transport de troupes, des caisses de munitions, de kalachnikovs et de mines.
Le patron de Wagner, Evguéni Prigojine, avait accepté de remettre aux troupes régulières russes les armements de ses hommes après l’abandon de sa rébellion fin juin.
Selon le ministère, l’armée russe a reçu « plus de 2.000 équipements et armements » dont des chars T-90, des systèmes lance-roquettes Grad et Ouragan, des systèmes de défense antiaérienne Pantsir et des obusiers.
Elle a également obtenu « plus de 2.500 tonnes de munitions diverses et environ 20.000 armes légères ».
« Tous les équipements ont été livrés à l’arrière (du front), où les unités de réparation des forces armées russes effectuent leur maintenance », a ajouté le ministère.
Russie : un général démis

Le sort du général Ivan Popov était incertain ce jeudi après ses critiques acerbes accusant les «hauts gradés» d’avoir «frappé dans le dos» les combattants russes sur le front en Ukraine et dénonçant les carences en armements pour affronter les forces de Kiev. «J’ai été démis de mes fonctions (…)J’attends mon futur destin militaire», déclare le général Popov, 48 ans, commandant de la 58e armée dans un message vocal rendu public jeudi par le député Andreï Gourouliev, un «faucon» de la Douma, ancien militaire et ex-chef de cette même unité (de 2012 à 2016) actuellement engagée en Ukraine dans la région de Zaporijjia.
La date de cet enregistrement, -déjà écouté jeudi matin par deux millions d’internautes-, ni son authenticité n’ont pu être vérifiés à ce stade ; le ministère russe de la Défense n’ayant par ailleurs fait aucun commentaire. «L’armée ukrainienne n’a pas pu nous vaincre sur le front. Nous avons été frappés par derrière par notre chef principal, traîtreusement et méchamment, décapitant l’armée au moment le plus difficile et le plus tendu», déclare Popov dans ce message, qui ne cite aucun nom, mais qui intervient trois semaines après la rébellion d’Evguéni Prigojine, le patron des mercenaires du groupe Wagner