Une attaque ukrainienne de drones a provoqué l’explosion d’un dépôt de munitions ce samedi en Crimée et l’ordre a été donné d’évacuer la population dans un rayon de cinq kilomètres, a affirmé le gouverneur de cette péninsule annexée par Moscou en 2014. Elle est survenue cinq jours après une attaque visant le seul pont reliant la Crimée à la Russie.
L’attaque de samedi a aussi provoqué une brève interruption du trafic routier sur le pont de Crimée, qui a cependant été très vite rétabli, ont annoncé les autorités prorusses sur Telegram. Le trafic ferroviaire a lui été suspendu. La Crimée a été prise pour cible tout au long de l’offensive russe en Ukraine, mais les attaques se sont multipliées ces dernières semaines.
« À la suite d’une attaque de drones ennemis dans le district de Krasnogvardeïski, il y a eu une explosion dans un dépôt de munitions », a déclaré le gouverneur Sergueï Aksionov sur Telegram. « La décision a été prise d’évacuer les personnes habitant dans un rayon de cinq kilomètres. Afin de minimiser les risques, il a aussi été décidé de stopper le trafic ferroviaire », a-t-il ajouté.
S’adressant à distance au forum sur la sécurité d’Aspen (États-Unis) vendredi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a jugé que le pont russe de Crimée devait être « neutralisé ». Selon lui, ce pont, inauguré par le président Vladimir Poutine en 2018, « fournit des munitions à la péninsule de Crimée ». Kiev considère le pont comme un « objet ennemi » construit en violation du droit international.
Il a d’autre part déclaré que « la dynamique du front est sur le point de changer. L’ armée « a déjà franchi certaines zones minées ». « Nous approchons d’un moment où les actions pertinentes vont pouvoir s’accélérer. »
Céréales et faim
La flambée des prix des céréales observée après le retrait de la Russie de l’accord sur les exportations de céréales en mer Noire « fait planer le risque de voir des millions de personnes touchées par la faim, voire pire », a déclaré l’ONU, ce vendredi 21 juillet 2023.

La Russie s’est retirée de l’accord sur les exportations de céréales en mer Noire, lundi 17 juillet 2023. Cet accord était destiné à éviter une crise alimentaire mondiale en permettant les exportations de céréales ukrainiennes via la mer Noire. Vladimir Poutine a estimé que les garanties sur les exportations russes de céréales et d’engrais n’avaient pas été satisfaites.
Une décision qui n’est pas sans conséquence, avec une flambée des prix des céréales observée après le retrait de la Russie de l’accord. Et cela « fait planer le risque de voir des millions de personnes touchées par la faim, voire pire », a déclaré vendredi 21 juillet 2023, le Secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires de l’Onu au Conseil de sécurité.
Les contrats à terme sur le blé américain à Chicago ont augmenté de plus de 6% cette semaine et ont enregistré mercredi leur plus forte hausse quotidienne depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, bien que les prix aient reculé vendredi dans l’espoir que la Russie reprenne les discussions.
« La hausse des prix sera ressentie de manière plus aiguë par les habitants des pays en développement », a déclaré Martin Griffiths, ajoutant qu’à l’heure actuelle 362 millions de personnes dans 69 pays avaient besoin d’une aide humanitaire. « Certaines personnes souffriront de la faim, d’autres subiront la famine, et beaucoup risquent de mourir à cause de ces décisions », a-t-il ajouté.
Journaliste russe tué

Un journaliste russe de l’agence de presse Ria Novosti, Rotislav Jouravlev, a été tué ce samedi 22 juillet dans un bombardement ukrainien dans la région de Zaporijjia, dans le sud de l’Ukraine, a annoncé l’armée russe dans un communiqué. «Des unités des forces armées ukrainiennes ont lancé une attaque d’artillerie contre un groupe de journalistes» , «blessant quatre journalistes plus ou moins gravement», a indiqué l’armée russe. «Lors de l’évacuation, Rotislav Jouravlev (…) est décédé des suites de ses blessures, à la suite d’une explosion de sous-munitions», a-t-elle ajouté.
Des équipements chinois
Le conseiller diplomatique du président français Emmanuel Macron a déclaré que la Chine livrait des « sortes d’équipements militaires » à la Russie susceptibles d’être utilisés en Ukraine.

« Il y a des indications qu’ils font des choses que nous préfèrerions qu’ils ne fassent pas », a dit Emmanuel Bonne lors d’une rare intervention publique jeudi soir au Forum sur la Sécurité d’Aspen (Colorado), retransmise sur les réseaux.
Interrogé sur ce à quoi il faisait allusion, il a précisé qu’il s’agissait de la livraison de « sortes d’équipements militaires ».
« Pour autant que nous sachions, ils ne livrent pas des capacités militaires de façon massive à la Russie », a-t-il toutefois relevé.
Selon une source diplomatique française à l’AFP, le conseiller faisait référence à de « possibles livraisons de technologies à double usage », à la fois civil et militaire.
Les Occidentaux pressent Pékin de ne pas livrer d’armes à la Russie pour sa guerre en Ukraine.
S’ils disent régulièrement ne pas avoir de preuve en ce sens, ils s’inquiètent de la possibilité que des entreprises chinoises ne livrent de la technologie susceptible d’être utilisée par les Russes sur le champ de bataille en Ukraine.