Lors d’une réunion devant de hauts responsables de l’armée, Sergueï Choïgou, ministre russe de la Défense, a longuement détaillé les «menaces pour la sécurité militaire» de la Russie, qui selon lui «se sont multipliées dans les directions de l’ouest et du nord-ouest» ces dernières années. «Ces menaces (…) exigent une réponse rapide et adéquate. Nous discuterons des mesures nécessaires pour les neutraliser lors de la réunion et prendrons les décisions appropriées», a-t-il poursuivi dans ce discours.
Parmi les menaces évoquées par M. Choïgou, la première est la «guerre indirecte» menée par l’Occident contre la Russie, «en apportant un soutien sans précédent au régime fantoche de Kiev». «La volonté de l’Occident d’investir une part importante de ses ressources en Ukraine pour retourner la situation sur le champ de bataille crée de sérieux risques d’escalade du conflit», a poursuivi M. Choïgou au sujet de l’offensive russe lancée en février 2022.
Sergueï Choïgou, un fidèle de Vladimir Poutine, a aussi évoqué l’adhésion de la Finlande et celle à venir de la Suède à l’OTAN, estimant qu’elles constituaient «un sérieux facteur de déstabilisation», notamment en doublant la longueur de la frontière terrestre entre l’Alliance atlantique et la Russie.
Le dernier risque évoqué par le ministre russe de la Défense est «la militarisation de la Pologne, qui est devenue le principal instrument de la politique antirusse des États-Unis», alors que Varsovie a signé ces derniers mois d’importants contrats d’armement avec Séoul et Washington. Sergueï Choïgou a aussi accusé la Pologne de vouloir récupérer des territoires de l’ouest de l’Ukraine, une affirmation récurrente mais non étayée des autorités russes.
Pologne : renforts à la frontière
La Pologne va déployer 2.000 soldats supplémentaires pour renforcer sa frontière orientale avec la Bélarus, a déclaré mercredi un vice-ministre de l’Intérieur Maciej Wasik.

La Pologne a récemment mis en garde contre la menace de provocations de la part du Bélarus et les dangers potentiels posés par le groupe mercenaire Wagner basé dans ce pays. Varsovie a également accusé Minsk et Moscou d’orchestrer un nouvel afflux de migrants dans l’Union européenne afin de déstabiliser la région.
Pour faire face à un nombre record de tentatives de passages, les gardes-frontières polonais avaient demandé au début de la semaine l’envoie de mille soldats.
« Il ne s’agira pas d’un renforcement de 1.000 soldats, mais de 2.000 », a déclaré mercredi Maciej Wasik à l’agence PAP, ajoutant que cette décision avait été approuvée par le ministre polonais de la Défense.
Les troupes devraient être déployées dans les deux semaines et rejoindront les 2.000 soldats qui stationnent déjà près de la frontière avec le Bélarus, limite orientale de l’UE.
Mercredi, M. Wasik a ajouté que toutes les tentatives d’entrée illégale en Pologne par cette route étaient orchestrées par les services bélarusses.
Drones abattus

La défense aérienne russe a abattu deux drones de combat qui se dirigeaient vers Moscou, a annoncé le maire de la capitale russe tôt ce mercredi, sur fond de multiplication d’attaques de ce type visant la capitale russe.
« La tentative de deux drones de combat de pénétrer dans la ville a été constatée. Tous deux ont été abattus par la défense aérienne. Un dans la zone de Domodedovo (au sud de la capitale, NDLR), le second dans la zone de l’autoroute de Minsk », à l’ouest de Moscou, a indiqué Sergueï Sobianine sur Telegram, sans mentionner l’origine de l’attaque.
« Pour le moment, il n’y a pas d’information concernant des victimes » liées à la chute des engins abattus, a-t-il ajouté, précisant que les services d’urgence se trouvent sur les lieux.
Les attaques de drones ukrainiens se sont multipliées ces dernières semaines en territoire russe, en visant souvent Moscou et la péninsule annexée de Crimée.
Explosion dans une usine russe
Une explosion a retenti ce mercredi dans une usine d’optique et de mécanique liée au secteur militaro-industriel dans la ville de Serguiev Possad, à 50 kilomètres au nord-est de Moscou en Russie, ont annoncé les autorités locales, évoquant une cinquantaine de blessés.

«52 personnes ont demandé une aide médicale», a déclaré le gouverneur de la région de Moscou, Andreï Vorobiov, à la télévision publique Rossia 24. Selon lui, six personnes sont en réanimation avec des «brûlures et des traumatismes crâniens». D’autres souffrent de «légères contusions dues à l’onde de choc» ou de «brûlures», a précisé le gouverneur, qui s’est rendu sur les lieux de l’incident. «Cinq personnes peuvent se trouver sous les débris», a-t-il écrit plus tôt sur Telegram.
Les services d’urgence ont déclaré que l’explosion s’est produite dans un entrepôt contenant du matériel pyrotechnique, a rapporté l’agence de presse officielle TASS. L’entrepôt était loué par une société privée sur le territoire de l’usine opto-mécanique de Zagorsk, selon Andreï Vorobiov. Cette usine, qui appartient au grand conglomérat de l’industrie de défense russe Rostec et qui dépendait à l’origine directement du ministère de la Défense, produit des équipements optiques de précision pour l’armée.
Erdogan et les céréales
La solution au transport des céréales ukrainiennes en mer Noire « dépend des pays occidentaux qui doivent tenir leurs promesses », a estimé mardi soir le président turc Recep Tayyip Erdogan.

« Je pense qu’une solution peut être trouvée », a-t-il ajouté, évoquant son récent échange téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine, qui a refusé de prolonger l’accord, dont la Turquie et l’Onu étaient les garantes, venu à expiration le 17 juillet.
« La semaine dernière, lors de notre conversation téléphonique avec M. Poutine, nous avons pris connaissance des exigences de la Russie », a indiqué le chef de l’Etat sans autre détail, devant la conférence des ambassadeurs à Ankara.
« La solution à ce problème dépend du respect par les pays occidentaux de leurs promesses. Les mesures qui auraient permis de transformer l’atmosphère positive créée par l’Initiative de la mer Noire en un cessez-le-feu, puis en un accord durable de paix, n’ont pas été prises », a-t-il accusé.
La Russie a exigé notamment la levée des obstacles, liés aux sanctions occidentales, à l’exportation de ses propres produits agricoles, fertilisants notamment. Elle veut surtout que sa banque agricole soit autorisée à revenir dans le système de paiement international SWIFT.
Poste frontière ouvert
L’Ukraine a rouvert un poste frontière avec la Russie afin de permettre aux réfugiés ukrainiens expulsés vers la Russie de rentrer chez eux. « Il est possible et nécessaire de quitter la Russie par le couloir humanitaire Kolotilovka – Pokrovka », a déclaré mercredi Iryna Vereshchuk, la vice-Première ministre ukrainienne. Le poste frontière avait été fermé dès le début de l’invasion.

La vice-Première a ajouté que le poste frontière entre la région ukrainienne de Soumy et la région russe de Belgorod était ouvert depuis samedi. Selon elle, des centaines de personnes l’utilisent déjà quotidiennement. Elle a également ajouté qu’il existe un point de contact pour les réfugiés et des possibilités pour voyager jusqu’à Kiev, la capitale, ou à Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine.
Depuis le début de l’invasion, la route directe vers les zones contrôlées par l’Ukraine étant souvent bloquée par les lignes de front, de nombreux Ukrainiens vivant dans les territoires occupés ont été contraints de se réfugier en Russie.
En outre, Kiev et les observateurs occidentaux signalent régulièrement des enlèvements d’Ukrainiens par les troupes russes. Pour rentrer de Russie dans la partie de leur pays contrôlée par l’Ukraine, les réfugiés ont, jusqu’à présent, dû faire des détours par les États membres de l’Union européenne ou la Géorgie.
Des Leopard 1
le groupe d’armement Rheinmetall se prépare à envoyer une nouvelle livraison de chars de combats en Ukraine. Et à cette fin, la société allemande basée à Düsseldorf a acquis 50 anciens chars Leopard 1 déclassés en Belgique, plus exactement auprès de la société belge OIP Land Systems.

Le patron d’OIP Land Systems, Freddy Verslys, a pour sa part indiqué au journal britannique ‘The Guardian’ avoir vendu 49 de ces blindés « à un autre gouvernement européen », qu’il a refusé de mentionner, citant une clause de confidentialité contenue dans le contrat. Il n’a pas davantage révélé le montant de la transaction.
Les véhicules seront rééquipés en Allemagne pour ensuite être utilisés en Ukraine. Environ 30 des 50 chars de combat pourront ainsi être aptes au combat.
Le Leopard 1 est le précurseur du Leopard 2 déjà exporté vers l’Ukraine. Initialement, Rheinmetall voulait s’approvisionner en Suisse mais la loi sur la neutralité en vigueur chez les Helvètes a empêché la transaction de se réaliser.