L’armée ukrainienne a repris 3 km2 de territoire près de Bakhmout, dans l’est de l’Ukraine, un des hauts lieux de l’actuelle contre-offensive des forces de Kiev, a annoncé lundi la vice-ministre ukrainienne de la Défense.
« Dans le secteur de Bakhmout, 3 km2 ont été libérés la semaine dernière. Au total, 40 km2 ont déjà été libérés sur le flanc sud du secteur » de cette ville capturée en mai par la Russie, a déclaré Ganna Maliar à la télévision.
Plus au sud sur le front est, la vice-ministre a par ailleurs fait état d’une situation « extrêmement difficile » autour d’Avdiivka, localité que les forces russes tentent de prendre.
Sur le front sud de l’offensive ukrainienne lancée depuis juin, l’armée ukrainienne a enregistré « certains succès » au sud de Staromaïorské, un village repris fin juillet aux forces de Moscou, a-t-elle ajouté.
Les combats se poursuivent notamment pour reprendre la localité voisine d’Ourojaïné.
Dans la région de Kherson, la vice-ministre a également fait état d’« actions » menées par « certaines unités » ukrainiennes sur la rive orientale du Dniepr, où l’armée russe s’est retirée en novembre 2022, le fleuve devenant la ligne de front.
« Nous ne pouvons pas révéler les détails, mais nous avons accompli ces actions. Pour s’y retrancher, il faut déloger l’ennemi et libérer le territoire », a-t-elle ajouté.
Attaques sur Odessa
Kiev a déjoué des attaques russes de missiles et de drones sur la région d’Odessa (sud) dans la nuit de dimanchec13 à lundi 14 août, lors desquelles trois personnes ont été blessées, a affirmé l’armée ukrainienne. « L’ennemi a attaqué la région d’Odessa trois fois pendant la nuit, (recourant à) deux vagues de drones d’attaque, un total de 15 (drones), et 8 missiles » de type Kalibr, a déclaré le Commandement opérationnel ukrainien pour le sud du pays sur Telegram, ajoutant que toutes les attaques avaient été déjouées par la défense aérienne. Selon l’armée de Kiev, le dortoir d’un établissement de formation ainsi qu’un magasin ont été endommagés par des débris résultant de la destruction de missiles « dirigés vers le centre d’Odessa »
Un autre message, posté sur le compte Telegram de la ville, a fait état d’un total de « 113 bâtiments, dont 7 établissements d’enseignement (…), endommagés par la chute de débris » des drones et missiles abattus.

Deux Russes arrêtés en Pologne
Deux Russes « diffusant du matériel de propagande » du groupe paramilitaire russe Wagner à Varsovie et Cracovie ont été placés en détention en Pologne, a annoncé ce lundi le ministre polonais de l’Intérieur.
« Les deux ont été accusés d’espionnage et arrêtés », a déclaré Mariusz Kaminski sur la plateforme X (anciennement Twitter), sans plus de détails.
Des médias polonais ont fait état la semaine dernière d’autocollants avec le logo Wagner et des inscriptions en anglais indiquant « Nous sommes ici – rejoignez-nous », ainsi que des codes QR redirigeant vers un site internet russe sur le groupe de mercenaires.
Selon le quotidien « Gazeta Wyborcza », les autocollants ont été signalés à la police polonaise par les habitants de Cracovie et de la capitale Varsovie, les deux plus grandes villes du pays.
Le ministère polonais de l’Intérieur n’a pas précisé si les arrestations étaient liées à la distribution d’autocollants.
La Pologne a récemment mis en garde contre d’éventuelles provocations provenant du groupe de mercenaires.

Le rouble au plus bas
Le rouble a poursuivi ce lundi matin sa chute, s’échangeant à plus de 100 pour 1 dollar et 110 pour 1 euro, une première depuis mars 2022, lorsque la monnaie russe s’était effondrée dans la foulée de l’offensive militaire contre l’Ukraine.
A la Bourse de Moscou, il fallait 100.73 roubles pour 1 dollar et 110.22 pour 1 euro à 10H05 locales (7H05 GMT).
L’affaiblissement continu ces dernières semaines du rouble fait craindre à de nombreux Russes pour leur niveau de vie, sur fond de retour de l’inflation, de sanctions occidentales et du coût financier croissant du conflit ukrainien.
L’inflation très élevée en 2022 –qui avait dépassé les 17% au printemps– avait déjà miné le pouvoir d’achat de millions de Russes.
Les dernières semaines en Russie ont été marquées par le retour de l’inflation (+4,3% en juillet), lié à la chute de la monnaie nationale, sur fond de baisse importante des revenus liés à la vente d’hydrocarbures.
L’affaiblissement du rouble permet toutefois à l’Etat russe de renflouer ses caisses, car pour chaque dollar ou euro acquis actuellement, le gouvernement dispose de facto de plus de roubles pour couvrir ses dépenses, en forte hausse du fait du conflit en Ukraine.

5 mines au m²
L’Ukraine est devenu le « pays le plus miné au monde » a déclaré le ministre de la Défense Oleksii Reznikov dans une interview au Guardian datée du 13 août. Il redoute de lourdes pertes humaines en raison du manque de personnel qualifié pour réaliser les opérations de déminage et lance un appel à l’aide aux alliés pour accélérer la formation, déjà dispensée notamment par la Grande-Bretagne. Les bataillons spécialisés de démineurs ont essuyé de lourdes pertes avec de nombreux blessés au cours des opérations de déminage.
Oleksii Reznikov a indiqué que « ses soldats déterraient par endroits cinq mines par mètre carré, posées par les troupes russes pour tenter de contrecarrer la contre-offensive de l’Ukraine ». Le front s’étend sur près de 1 000 km potentiellement minés par la défense russe.
Un spécialiste estime que « même avec 10 000 démineurs, il faudrait une décennie pour décontaminer le pays ».
