« Kiev n’a pas connu une attaque aussi forte depuis le printemps. L’ennemi a lancé une attaque massive », a rapporté ce mercredi le chef de l’administration militaire de la capitale ukrainienne, Serhi Popko. Il a expliqué que la Russie avait d’abord visé Kiev au moyen de plusieurs groupes de drones provenant de directions différentes, puis que des bombardiers Tu-95MS avaient lancé « des missiles » vers la capitale.
L’armée de l’air ukrainienne a affirmé avoir abattu 28 missiles et 15 drones explosifs, précisant que 44 projectiles au total avaient été lancés par les forces russes.
« Deux personnes sont mortes, trois autres personnes ont subi des blessures », affirme encore Serhi Popko, sur Telegram. Dans un immeuble non résidentiel du district, deux hommes ont été retrouvés morts, a confirmé le maire de Kiev, Vitali Klitschko, sur le même réseau social. Les autorités civiles et militaires avaient rapporté plus tôt que des débris étaient retombés sur les districts de Shevchenkivskyi et Darnytskyi de Kiev.
En mai, l’Ukraine avait dit avoir contré « l’attaque de drones la plus importante » sur Kiev « depuis le début de l’invasion » russe, conduite au moyen d’au moins 59 drones. Deux personnes avaient été tuées.
Vedettes ukrainiennes détruites
La Russie a également affirmé avoir détruit en mer Noire quatre vedettes rapides qui transportaient au total jusqu’à 50 membres des forces spéciales de l’Ukraine. « Un avion des forces aériennes navales de la flotte de la mer Noire […] a détruit quatre bateaux militaires rapides (qui transportaient) des groupes de débarquement des forces d’opérations spéciales ukrainiennes (comptant) au total jusqu’à 50 personnes », a communiqué le ministère russe de la Défense sans fournir davantage d’informations.

La défense aérienne s’est aussi attelée à repousser « des attaques de drones ennemis (venant) de la mer » au niveau de la baie de Sébastopol, quartier général de la flotte russe en mer Noire établi en Crimée, a informé le gouverneur russe Mikhaïl Razvojaïev, avant d’expliquer que la situation était « sous contrôle ».
Aéroport russe attaqué, avions touchés

Selon Moscou, Kiev a dirigé durant la nuit une multitude de drones contre le territoire russe jusqu’à Pskov, aux environs de la frontière estonienne, à quelque 830 km de la capitale ukrainienne, où un aéroport a été visé. « Une attaque de drone a été repoussée à l’aéroport de Pskov, Dieu merci, (il n’y a) pas de victimes », a affirmé le gouverneur régional Mikhaïl Vedernikov sur Telegram, après avoir partagé plus tôt une vidéo dans laquelle l’on pouvait voir un vaste incendie et entendre des explosions et le hurlement des sirènes.
Selon l’agence de presse officielle Tass, citant les services de secours, quatre avions-cargos lourds Il-76 ont été endommagés. L’agence RIA Novosti a, elle, fait état de deux Il-76 ayant pris feu, s’appuyant sur le ministère des Situations d’urgence. Tous les vols de l’aéroport de Pskov de mercredi ont été annulés en attendant l’évaluation des dégâts éventuels subis par la piste.
Dans le reste du territoire russe, d’autres drones ukrainiens ont été abattus, selon Moscou, au cours de la nuit, parvenant notamment à atteindre la région de la capitale, sans faire de dégâts ni de blessés, selon le maire Sergueï Sobianine, ainsi que les régions limitrophes de Kalouga et de Riazan.
Prigojine : possible assassinat
Le Kremlin a déclaré ce mercredi que l’enquête sur l’accident d’avion qui a coûté la vie à Evguéni Prigojine n’excluait pas la possibilité que le crash de l’appareil ait été causé délibérément, reconnaissant pour la première fois explicitement qu’il a pu être assassiné.
« Il est évident que différentes versions sont envisagées, y compris la version – vous savez de quoi nous parlons – d’une atrocité délibérée », a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. « Attendons les résultats de l’enquête russe », a-t-il demandé.

Des mutineries
Selon les renseignements britanniques, dans 5 200 cas d’ici la fin de l’année, la justice russe prononcera une condamnation pour mutinerie : « Refuser de combattre prouve le manque d’entraînement, de motivation, et les situations de grand stress auxquelles sont confrontées les troupes russes sur le front de guerre ukrainien ».

La dernière en date, le 25 août, a entraîné la condamnation de deux soldats russes à servir au moins deux ans pour avoir « refusé d’obéir à l’ordre de retourner sur le front ukrainien ».
Les renseignements estiment à 100 le nombre de soldats refusant hebdomadairement de se battre depuis le début de l’année, le calcul les menant inévitablement à la thèse des 5 200 soldats en 2023.
Selon cette note quotidienne, « le haut taux de condamnation démontre le mauvais état moral de l’armée russe et la réticence de certains éléments à se battre. Le refus de se battre reflète probablement le manque d’entraînement, de motivation et la situation de stress élevé à laquelle les forces russes font face sur la ligne de front ».
Pologne : piratage prorusse
La police polonaise a interpellé dimanche deux hommes soupçonnés d’avoir illégalement pénétré sur le réseau de communications des chemins de fer, une attaque qui a perturbé la circulation des trains dans quelques régions en Pologne ce week-end.

« Les deux hommes interpellés sont des citoyens polonais », a déclaré Tomasz Krupa, le porte-parole de la police de Bialystok, une ville de l’est où ils ont été appréhendés. Ils sont âgés de 24 et de 29 ans. Des équipements radio ont également saisi dans l’appartement où ils ont été interpellés.
Dans la nuit de vendredi à samedi, des inconnus ont pénétré sur le réseau de communications radio des chemins de fer polonais PKP près de Szczecin dans le Nord-Ouest en émettant un signal « stop » qui a provoqué l’arrêt et le retard d’une vingtaine de trains.
Le trafic a repris normalement au bout de quelques heures, selon PKP. Les attaques se sont poursuivies samedi et dimanche dans d’autres régions de Pologne, sans cependant poser de problèmes majeurs concernant la circulation des trains.
Selon les informations des médias, entre les émissions du signal « stop », les cheminots pouvaient entendre l’hymne national de la Russie et un discours du président Vladimir Poutine.