Ce vendredi 1er septembre, jour de rentrée scolaire pour les élèves ukrainiens, la police du pays a fait état d’alertes à la bombe dans les écoles de la capitale. «Nous avons reçu des informations sur la présence de bombes dans les écoles de Kyiv […] Tous les établissements d’enseignement sont contrôlés par les forces de la police de Kyiv», ont souligné les forces de l’ordre ukrainiennes sur Telegram. Sans pour autant procéder à des évacuations générales.
Dans la capitale ukrainienne, 420 écoles ont ouvert leurs portes ce vendredi. La grande majorité de ces établissements fonctionnent à temps plein. «Cette année également, près de 25 000 élèves de première année ont commencé l’école à Kyiv, ce qui est proche des chiffres d’avant-guerre», a souligné dans la matinée le maire de la ville Vitali Klitschko.
Ce vendredi signe la deuxième rentrée scolaire en temps de guerre pour près de quatre millions d’élèves ukrainiens en présentiel, à distance ou dans un format hybride. Si les combats se déroulent dans l’est et le sud de l’Ukraine, les grandes villes éloignées de la ligne de front subissent néanmoins régulièrement des frappes russes de missiles ou de drones explosifs.
«La nation a préservé la possibilité pour les enfants d’aller à l’école ukrainienne», s’est félicité ce vendredi sur Telegram Andriy Iermak, le chef de l’administration présidentielle ukrainienne. Selon lui, 3 750 écoles ont été détruites «par les missiles et les bombes russes» depuis le début du conflit. Selon l’Unicef, au moins 1 300 écoles ont été «totalement détruites» depuis le début du conflit en février 2022.
Dans certaines grandes villes, des abris souterrains ont été aménagés afin de permettre aux enseignants de poursuivre leurs cours en cas d’alertes aériennes avertissant de possibles bombardements. «Les écoliers et les enseignants sont obligés de s’adapter à ces réalités», a déclaré le commandant en chef de l’armée ukrainienne Valery Zaloujny, également sur Telegram. Avant d’ajouter : «mais l’essentiel est que nos enfants étudient […] Parce que la connaissance et la culture sont ce qui nous distingue de l’ennemi. Ce sont les piliers sur lesquels repose le front d’aujourd’hui et sur lequel se bâtira l’avenir de notre pays».
Attaque lancée de Russie
L’attaque de drones qui a visé cette semaine l’aéroport de Pskov, dans le nord-ouest de la Russie, a été lancée depuis le territoire russe, a indiqué ce vendredi le chef du renseignement militaire, revendiquant pour la première fois que l’Ukraine opère depuis le territoire russe.

« Les drones utilisés pour attaquer la base aérienne de Kresty à Pskov ont été lancés depuis l’intérieur de la Russie », a affirmé Kyrylo Boudanov sur son compte Telegram, republiant le lien vers un article de la publication The War Zone à laquelle il a accordé un entretien.
« Nous opérons depuis le territoire de la Russie », a-t-il insisté auprès de cette publication.
Selon ce site, le responsable n’a pas voulu dire s’il s’agissait d’une opération menée par ses hommes ou par des Russes agissant pour le compte de Kiev.
M. Boudanov affirme en outre que « deux (avions militaires russes) ont été détruits et deux autres sérieusement endommagés ».
The War Zone a également publié des images de satellite montrant des avions calcinés.
Interrogé sur le lieu d’où ces engins avaient été lancés, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov s’était limité mercredi à dire que des « experts militaires travaillent à établir le parcours des drones pour prendre des mesures afin de ne pas permettre la répétition de telles situations ».
Kiev voudrait des Rafales
L’Ukraine ne souhaite pas limiter son aviation de combat aux F-16, si l’on en croit les propos du ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba dans une interview au Monde publiée ce jeudi 31 août et citée par The Kyiv Independent.

Il a en effet assuré que Kiev était intéressé par l’obtention de nouveaux types d’avions, dont le modèle Rafale de la France. « Nous travaillons avec d’autres pays [que les Etats-Unis] qui produisent des avions de dernière génération » a-t-il expliqué, en ajoutant que la fourniture d’avions Rafale aurait des avantages en matière « stratégique » et d’investissement.
Le chef de la diplomatie ukrainien était en France ce mercredi 30 août. Il a notamment rencontré le président Emmanuel Macron pour discuter de futur « soutien militaire » et la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna ce mardi 29 août.
La fourniture d’avions de combat pose toutefois plusieurs problèmes au niveau technique, comme le rappelait Le Point en mai dernier. Un modèle évoqué était alors le Mirage 2000-C, datant des années 1980, mais il serait dépassé par une grande partie des appareils russes auxquels il devrait faire face et nécessiterait de nombreux investissements pour être modernisé.
Les avions Rafale disponibles sont de leur côté limités, usés et nécessiteraient un long temps de formation et d’adaptations techniques pour les Ukrainiens. La demande de Kyiv devrait donc avoir du mal à être acceptée.
Erdogan lundi à Sotchi
Le Kremlin a annoncé ce vendredi que Vladimir Poutine allait recevoir lundi à Sotchi, dans le sud-ouest de la Russie, son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, tandis que deux cargos ont encore bravé les menaces russes en quittant un port ukrainien sur la mer Noire.

Cette annonce intervient à un moment où l’Ukraine dit de son côté avoir laissé deux cargos naviguer en mer Noire dans un couloir maritime établi par elle, malgré les risques de représailles russes après la fin de l’accord sur les céréales.
« Les vraquiers Anna-Theresa (battant pavillon du Liberia) et Ocean Courtesy (Îles Marshall) ont quitté le port de Pivdennyi et empruntent le couloir », a déclaré sur X (ex-Twitter) le ministre ukrainien des Infrastructures, Oleksandre Koubrakov.
L’accord céréalier, que Moscou a abandonné mi-juillet et qui permettait depuis l’été 2022 l’exportation des céréales ukrainiennes via la mer Noire malgré le blocus russe, sera justement au menu des discussions, a assuré Ankara.
Jeudi, pendant une visite à Moscou, le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan a jugé « essentielle » sa reprise, son homologue russe Sergueï Lavrov répétant quant à lui que son pays voulait des « garanties » de la part des Occidentaux.