L’armée russe a affirmé ce samedi ne pas avoir été «délogée» du village d’Andriïvka en Ukraine, au sud de la ville dévastée de Bakhmout sur le front est, contredisant une annonce faite la veille par l’état-major ukrainien.
«Dans le secteur de Donetsk, l’ennemi (…) a continué à mener des opérations d’assaut (…), tentant en vain de déloger les troupes russes des localités de Klichtchiïvka et Andriïvka», a indiqué le ministère russe de la Défense dans son bulletin quotidien.
Pourtant vendredi, l’armée ukrainienne avait dit «avoir libéré Andriïvka, dans la région de Donetsk». Selon cette source, les troupes de Kiev avaient infligé, lors «d’opérations offensives», «des pertes significatives à l’ennemi en matière d’effectifs et d’équipements».
Le démenti russe sème un peu plus la confusion sur la situation réelle dans ce tout petit village, peuplée d’une grosse cinquantaine d’habitants avant la guerre, après que Kiev eut annoncé cette semaine sa prise, puis l’avoir démentie, avant de finalement la confirmer, vendredi donc.
Les deux Corées

L’Ukraine et la Russie continuent de solliciter leurs alliés pour être approvisionnés en armes. Le 13 septembre, Vladimir Poutine et Kim Jong-un se sont rencontrés à Vostotchny (Russie). Le président de la Russie et le dirigeant nord-coréen ont affiché leur unité ainsi qu’une coopération renforcée entre les deux pays.
Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine, s’est, lui, tourné vers la Corée du Sud. Les deux chefs d’État se sont réunis le 15 juillet dernier à Kiev (Ukraine). Séoul s’était engagé à fournir davantage d’aide humanitaire et d’assistance militaire non-létale. La production a été multipliée par trois depuis le début de la guerre en Ukraine. Les Ukrainiens attendent beaucoup plus d’armes de leurs alliés occidentaux pour que leur contre-offensive tourne à leur avantage.
Cargos de céréales
Deux cargos faisaient route vers les ports ukrainiens samedi, les premiers à utiliser un corridor temporaire pour naviguer vers les ports de la mer Noire et charger des céréales pour les marchés africains et asiatiques, a déclaré un haut fonctionnaire du gouvernement ukrainien à Reuters.

Le mois dernier, l’Ukraine a annoncé la mise en place d’un « corridor humanitaire » en mer Noire afin de libérer les navires bloqués dans ses ports depuis le début de la guerre, en février 2022, et de contourner un blocus de facto après que la Russie a abandonné un accord permettant à Kyiv d’exporter des céréales.
Cinq navires ont jusqu’à présent quitté le port d’Odessa en empruntant le corridor, qui longe la côte occidentale de la mer Noire près de la Roumanie et de la Bulgarie.
L’Ukraine souhaite également utiliser ce corridor pour ses exportations de denrées alimentaires, dont le pays est l’un des principaux producteurs et exportateurs mondiaux.
Le vice-premier ministre Oleksandr Kubrakov a déclaré que deux vraquiers, « Resilient Africa » et « Aroyat », étaient déjà en route dans la mer Noire vers les ports ukrainiens pour charger près de 20.000 tonnes de blé à destination de l’Afrique et de l’Asie.
Les données relatives au transport maritime montrent que les deux navires suivent des itinéraires dans le nord de la mer Noire.
Ces chargements constituent un test de la capacité de l’Ukraine à rouvrir les voies maritimes au moment où la Russie tente de réimposer son blocus de facto, après avoir abandonné l’accord sur les céréales en juillet.
Malgré la fin de l’interdiction imposée par cinq Etats de l’UE sur l’importation de céréales ukrainiennes, en contrepartie d’un engagement de Kiev à maîtriser l’afflux de grains, Varsovie et Budapest entendent maintenir leurs restrictions.
Patrimoines en péril
La cathédrale Sainte-Sophie et des bâtiments monastiques de Kiev intègrent le patrimoine de l’humanité en péril, tout comme le centre historique de Lviv (Ouest), du fait de l’invasion russe de l’Ukraine, a-t-on appris vendredi auprès de l’Unesco.

« Les sites de Kiev et Lviv (sont) inscrits sur la liste du patrimoine mondial en péril », a indiqué l’Unesco, après un vote en ce sens du Comité du patrimoine mondial à Ryad, qui a suivi les recommandations d’experts onusiens.
L’Unesco avait annoncé avoir l’intention d’y intégrer ces sites début septembre, expliquant qu’ils étaient « menacés de destruction ».
Ce Comité considère que « les conditions optimales ne sont plus réunies » pour garantir leur protection, à cause du conflit.
« Confrontés au risque d’attaques directes, ces sites sont également vulnérables aux ondes de choc produites par les bombardements sur les deux villes », a-t-il précisé.
Cette inscription ouvre « également droit à des aides financières et techniques supplémentaires pour mettre en œuvre de nouvelles mesures d’urgence sur place », a ajouté l’organisation.
Les sites de Kiev et Lviv rejoignent sur la liste le centre historique d’Odessa, inscrit en janvier 2023, dont plusieurs bâtiments avaient été touchés fin juillet.