Après plusieurs semaines de combats dans l’immense aciérie, les défenseurs d’Azovstal ont reçu l’ordre de Kiev d’arrêter de combattre, selon le commandant. «Le commandement militaire supérieur a donné l’ordre de sauver les vies des militaires de notre garnison et d’arrêter de défendre la ville», a déclaré Denys Prokopenko, commandant du régiment Azov, une des unités ukrainiennes présentes dans l’aciérie.
Plus tôt dans la matinée, les forces russes annonçaient que plus de 1900 militaires ukrainiens s’étaient rendus à l’ennemi. «Les nationalistes bloqués dans l’usine ont commencé à se rendre. Actuellement, 1908 personnes ont déposé les armes», a déclaré Sergueï Choïgou, le ministre russe de la Défense.
Les autorités ukrainiennes veulent organiser un échange de prisonniers de guerre, mais les autorités russes ont indiqué à maintes reprises qu’elles considéraient au moins une partie d’entre eux non pas comme des soldats mais comme des combattants néonazis.
Lougansk : la conquête
Le ministre russe de la Défense a assuré ce vendredi que la conquête de la région ukrainienne de Lougansk (est) était presque achevée : «Les unités des forces armées russes, avec les divisions de la milice populaire des républiques populaires de Lougansk et Donetsk continuent d’accroître le contrôle sur les territoires du Donbass. La libération de la république populaire de Lougansk est presque achevée», a-t-il déclaré, cité par les agences russes. Sievierodonetsk et Lyssytchansk constituent la dernière poche de résistance ukrainienne dans la région de Louhansk. Les Russes encerclent ces deux localités, séparées par une rivière, et les bombardent sans relâche.

Les États-Unis ont prévenu que malgré les succès des forces ukrainiennes à Kharkiv, l’armée russe parvient à renforcer son contrôle sur le Donbass et le sud du pays, ce qui signifie que le conflit pourrait durer encore longtemps. Il sera difficile de les déloger car « les Russes ont encore à leur disposition une part importante des capacités qu’ils avaient amassées depuis l’automne» aux frontières de l’Ukraine.
Les forces russes continuent à avoir des problèmes de cohésion, de moral des troupes et de logistique, a indiqué à la presse un haut responsable du ministère américain de la Défense, sans confirmer les purges au sein du commandement militaire russe évoquées par Londres. Mais «nous allons rester très prudents dans nos prédictions».
Des milliards d’aide à Kiev
Le Congrès américain a voté une gigantesque aide de 40 milliards de dollars pour l’Ukraine, nouvelle illustration du soutien promis par Joe Biden à Kiev. Au sein de cette enveloppe, 6 milliards de dollars doivent permettre à l’Ukraine de s’équiper en véhicules blindés et renforcer sa défense antiaérienne. Près de 9 milliards de dollars sont également prévus pour assurer, entre autres, « la continuité des institutions démocratiques ukrainiennes », ainsi qu’un large volet humanitaire.

Après s’être cantonné à des armes vues comme défensives, Washington envoie désormais artillerie, hélicoptères et drones à l’armée ukrainienne, dont des soldats sont formés au maniement de ces armes aux Etats-Unis ou dans des pays tiers avant de retourner au front. Quelque 9 milliards de dollars des fonds que le Congrès a approuvés doivent aussi permettre aux Américains de regarnir leurs propres stocks d’armement. Mi-mars, le Congrès avait déjà débloqué près de 14 milliards de dollars pour la crise ukrainienne. Fait rare dans un Congrès si habitué aux querelles politiques : ces 40 milliards de dollars de dépenses – l’équivalent du PIB du Cameroun en 2020 – ont bénéficié d’un très large soutien transpartisan.
Ce vendredi, les pays du G7 ont promis de mobiliser 19,8 milliards (18,7 milliards d’euros) de dollars pour soutenir les finances de l’Ukraine fortement affectées par l’offensive russe, selon leur déclaration à l’issue d’une réunion des ministres des Finances en Allemagne.
En Ukraine, les destructions sont estimées à 500 milliards de dollars.