L’Ukraine a annoncé ce lundi avoir perdu le contrôle de Metolkine, dans l’est du pays, un village à la périphérie de Severodonetsk – ville-clé du Donbass dont les forces russes tentent de prendre le contrôle complet depuis des semaines. La prise par la Russie de ce village, qui comptait avant la guerre une population d’environ 1 000 habitants, est la dernière poussée russe en date à l’intérieur et autour de Severodonetsk, où l’armée de Moscou a rencontré une forte résistance de la part des Ukrainiens. Les troupes russes ont lentement progressé dans la région du Donbass, composée des provinces de Louhansk et Donetsk, où elles ont concentré leurs efforts militaires après avoir été chassées des zones situées autour de la capitale au début de leur invasion de l’Ukraine, en février.
L’usine chimique Azot de Severodonetsk, qui abriterait des centaines de civils, est bombardée « en permanence » par les forces russes, selon le gouverneur de la région de Louhansk, Serhi Haïdaï. Les évacuations des civils de Severodonetsk sont impossibles depuis plusieurs jours, après que le dernier pont la reliant à la ville voisine de Lyssytchansk a été détruit.
De son côté, la Russie accuse les forces ukrainiennes d’avoir tiré sur des plateformes de forage en mer au large de la Crimée et fait état d’au moins trois blessés et d’opérations de secours en cours. Selon le gouverneur installé par Moscou après l’annexion en 2014 de la Crimée, cinq personnes sur 12 ont été sauvées, dont trois blessés, et les recherches se poursuivent pour les autres. Suivez notre direct.
Vu de Londres
Selon le dernier bulletin du ministère de la défense britannique, ce lundi, dans le conflit à ce jour, l’armée de l’air russe n’a pas été à la hauteur. Son incapacité à fournir une puissance aérienne constante est probablement l’un des principaux facteurs expliquant le succès très limité de la campagne russe. Les forces aériennes russes ne peuvent obtenir une supériorité dans les airs totale et elles ont pris peu de risques, pénétrant rarement en profondeur les lignes ukrainiennes.
Certaines des causes sous-jacentes de ses difficultés font écho à celles des forces terrestres russes. Pendant des années, une grande partie de la formation russe au combat aérien a très probablement été fortement scénarisée et conçue pour impressionner les hauts responsables, plutôt que pour développer une initiative dynamique parmi les équipages.
Bien que la Russie dispose d’une liste impressionnante d’avions de combat relativement modernes et performants, l’armée de l’air n’a certainement pas réussi à développer la culture institutionnelle et les compétences nécessaires pour répondre à l’aspiration de mener une campagne aérienne moderne. De ce fait, une part plus importante que prévu de l’effort a été consacrée aux troupes au sol, qui commencent à s’épuiser, et aux missiles de croisière avancés, dont les stocks sont probablement en train de se tarir.
Moscou menace la Lituanie
La diplomatie russe a dénoncé ce lundi l’introduction de restrictions «hostiles» sur le transit ferroviaire, via la Lituanie, de marchandises vers l’enclave de Kaliningrad, menaçant de représailles si elles ne sont pas levées. Moscou a indiqué que Vilnius avait introduit durant le week-end des restrictions sur le transit de marchandises frappées par les sanctions européennes adoptées après l’offensive russe contre l’Ukraine. «Nous avons réclamé (à la Lituanie, ndlr) la levée immédiate de ces restrictions», a dit la diplomatie russe dans un communiqué. Si le transit «n’est pas rétabli en totalité, alors la Russie se réserve le droit d’agir pour défendre ses intérêts nationaux», a-t-elle souligné dans ce même document qui indique que le chargé d’affaires lituanien à Moscou avait été convoqué au ministère russe des Affaires étrangères. «La situation est plus que sérieuse», a relevé le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, estimant qu’une «analyse approfondie était nécessaire pour élaborer les représailles »
Le ton monte entre Bruxelles et Moscou.
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a accusé, ce lundi, la Russie de commettre un « véritable crime de guerre » en bloquant des exportations de céréales ukrainiennes. « On ne peut imaginer que des millions de tonnes de blé restent bloquées en Ukraine quand le reste de la population mondiale souffre de la faim, a-t-il ajouté. Et l’Espagnol de poursuivre : « Je ne peux pas imaginer que cela durera encore longtemps : sinon, ce serait vraiment quelque chose dont la Russie serait tenue responsable », a-t-il déclaré à Luxembourg, avant une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE.