Comme l’a indiqué ce jeudi Pavlo Kyrylenko, chef de l’armée de la région de Donetsk, l’Ukraine ne contrôle plus que 45 % de cette région contre 55% par les forces armées russes.
« Il est très difficile de dire que le reste (des villes/territoires de Donetsk) est contrôlé par l’ennemi, car ces villes sont en train d’être détruites par l’ennemi – ce ne sont que des territoires », a-t-il nuancé auprès de CNN.
Les forces ukrainiennes ont « de sérieuses batailles à venir », a-t-il dit, insistant sur les villes de Bahkmout et Lyssytchansk.
Un représentant des séparatistes prorusses a jugé « futile » la résistance des forces ukrainiennes défendant les villes jumelles de Lyssytchansk et Severodonetsk, dernières zones de la région ukrainienne de Louhansk échappant encore à Moscou et ses alliés
« Leur résistance n’a aucun sens, elle est futile. Je pense qu’au rythme où vont nos soldats, très bientôt tout le territoire de la république populaire de Lougansk sera libéré », a dit à l’AFP le lieutenant-colonel Andreï Marotchko, joint par appel vidéo.
Selon lui, Lyssytchansk est quasi-encerclée car les forces russes et séparatistes perturbent désormais la principale route d’approvisionnement pour les défenseurs ukrainiens reliant la ville à Bakhmout.
Selon le gouverneur de la région de Louhansk, Serguei Gaïdaï, rencontré par l’envoyé spécial d’Europe 1, « la Russie ne sait pas se battre ! elle utilise la tactique guerrière du maréchal Joukov, datant de la Seconde Guerre mondiale ». Cette technique consiste à « contraindre par la masse » : « Chez nous, en ce moment, ils comptent sur la masse, ils ne comptent pas les soldats. » Et d’expliquer où l’armée russe recrute : « Les officiers russes et les généraux se servent dans les populations bouriates, iakoutes, tchétchènes. » Des républiques indépendantistes, où les forces russes considèrent que « ce ne sont pas des hommes, c’est juste du matériel ».
Des bombardements russes ont touché deux terminaux agricoles, mercredi, dans la ville portuaire de Mykolaïv (Ukraine), ont annoncé à l’AFP leurs opérateurs, les maisons de négoce Bunge et Viterra. Le terminal portuaire d’Evri, dédié aux huiles végétales, a été « endommagé par une attaque de missiles », a précisé un porte-parole du groupe Viterra. Les installations de Bunge ont été « touchées lors des dernières attaques russes dans la région ». Pour l’heure, l’étendue exacte des dégâts n’est pas encore connue.
Arrivée des lance-roquettes

Le ministre de la défense ukrainien, Oleksiï Reznikov, annonce l’arrivée des lance-roquettes multiples Himars promis par les Etats-Unis. « Les Himars sont arrivés en Ukraine. Merci à mon collègue et ami Lloyd Austin [secrétaire à la Défense américain] pour ces outils puissants », s’est réjoui Oleksiï Reznikov sur Twitter, qui a accompagné son message d’une photo de ce système de lance-roquettes mobile monté sur des blindés légers. « L’été sera chaud pour les occupants russes. Et le dernier pour certains d’entre eux », a-t-il menacé, sans préciser combien de Himars avaient été livrés par les Américains.
Lors d’une réunion des ministres de la défense des membres de l’Alliance atlantique, le ministre de la défense américain, Lloyd Austin, a précisé que la livraison de ces lance-roquettes allait « renforcer considérablement les capacités de l’Ukraine ».
Dans un communiqué commun, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne avaient annoncé que les Etats-Unis fourniraient quatre systèmes de roquettes d’artillerie à haute mobilité M142 (Himars) et des munitions GMLRS (Guided Multiple Launch Rocket System, des roquettes guidées). Le 6 juin, le Royaume-Uni a annoncé qu’il ferait don de trois lanceurs M270 MLRS avec des munitions GMLRS. L’Allemagne a aussi annoncé qu’elle transférerait trois lanceurs M270 Mittleres Artillerie Raketen System (MARS) et des munitions GMLRS provenant des stocks de la Bundeswehr.
Gaz : l’Allemagne en alerte

Berlin a activé ce jeudi le « niveau d’alerte » du plan visant à garantir son approvisionnement en gaz qui rapproche le pays de mesures de rationnement, dans le sillage de la baisse de 60% des livraisons de Moscou via le gazoduc Nord Stream. « Nous sommes dans une crise gazière. Le gaz est désormais une ressource rare », a déclaré le ministre de l’Économie Robert Habeck lors d’une conférence de presse. Le gouvernement pourra dans ce cadre « soutenir » les acteurs du marché pour faire face aux prix élevés.
Il s’agit de la deuxième étape du dispositif sur l’approvisionnement en gaz allemand, activé en mars dernier, suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. La troisième et dernière étape de ce plan basé sur un modèle de l’Union Européenne, le « niveau d’urgence », permettrait à l’État d’organiser un rationnement afin répartir les volumes entre particuliers, administrations, industrie.
La décision fait suite à la baisse de 60%, depuis la semaine dernière, des livraisons de gaz via Nord Stream vers l’Allemagne du groupe russe Gazprom, qui argue d’un problème technique.
Poutine : un appel aux Brics

Vladimir Poutine a appelé ce jeudi les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) à coopérer face aux « actions égoïstes » des pays occidentaux, sur fond de sanctions sans précédent contre Moscou en raison du conflit ukrainien.
« Ce n’est qu’en se basant sur une coopération honnête et mutuellement avantageuse que l’on peut chercher des issues de la situation de crise frappant l’économie mondiale à cause des actions égoïstes et irréfléchies de certains pays », a déclaré M. Poutine, lors du sommet virtuel des Brics, en référence à l’effet sur l’économie mondiale qu’il prête aux sanctions plutôt qu’à son offensive contre l’Ukraine. Il a notamment dénoncé les tentatives de ces pays occidentaux de « se servir des mécanismes financiers pour rendre le monde entier responsable de leurs propres erreurs de politique macroéconomique ».
« Un rôle de meneur de la part des pays des Brics est aujourd’hui nécessaire comme jamais pour élaborer une politique unificatrice, positive visant à créer un système (mondial) réellement multipolaire », a assuré le président russe. Selon lui, les Brics pourraient compter ici sur le soutien de « plusieurs pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine qui aspirent à mener une politique indépendante ».
Remboursement en roubles

La Russie s’est acquittée en roubles de paiements d’intérêts sur sa dette libellée en dollars, a annoncé, ce jeudi, le ministère des finances russe, en raison des sanctions contre le pays pour son intervention militaire en Ukraine. « Les fonds pour le paiement d’un coupon [sur les obligations externes de la Fédération de Russie à échéance en 2027 et 2047 d’un montant total de 12,51 milliards de roubles – l’équivalent de 234,85 millions de dollars] ont été reçus par l’agence de paiement pour les euro-obligations National Settlement Depository [NSD] », a annoncé dans un communiqué le ministère. « Ainsi, les obligations (…) de la Fédération de Russie sont remplies dans leur intégralité par le ministère des finances de la Russie », a ajouté ce dernier.
Dans ce communiqué, le ministère précise se baser sur un nouveau système de paiement temporaire entré en vigueur par un décret présidentiel publié juste avant, le mercredi 22 juin. Ce système prévoit que lorsqu’une échéance arrive, le ministère des finances transfère l’équivalent en roubles des fonds au NSD, un organisme russe centralisé chargé du dépôt des titres financiers échangés dans le pays. Ce dernier s’occupe de rembourser les créditeurs en roubles au taux de la Banque centrale, afin « d’assurer l’équivalence maximale des paiements ». Si les créditeurs sont russes, les fonds sont transférés « en contournant les intermédiaires étrangers ». Mais si les titres sont détenus à l’étranger, les fonds seront transférés sur des comptes spéciaux en roubles, un mécanisme proche de celui utilisé pour les paiements gaziers.
Nike quitte la Russie

L’équipementier sportif américain Nike a annoncé, ce 23 juin, quitter définitivement le marché russe et ne pas avoir l’intention de rouvrir ses magasins, fermés d’abord temporairement dans la foulée des sanctions contre Moscou pour son offensive en Ukraine.
« Nike Inc. a décidé de quitter le marché russe. Par conséquent, Nike.com et l’application mobile Nike ne seront plus disponibles dans cette région. Les magasins Nike ont […] fermé temporairement et ne rouvriront pas », a annoncé le groupe dans un message sur son site russe.
Zelensky critique Israël

Le président ukrainien a critiqué Israël ce jeudi lui reprochant de ne pas avoir imposé de sanctions contre la Russie, lors d’une allocution en visioconférence devant des étudiants de l’Université hébraïque de Jérusalem. « Imposer des sanctions contre la Russie est une question de valeurs. Beaucoup de pays européens sont à nos côtés contre l’agression russe mais malheureusement nous ne voyons pas Israël se joindre » aux sanctions, a affirmé l’élu, dans un discours en ukrainien traduit en anglais.
Le président ukrainien, qui s’exprimait depuis son bureau à Kiev, a déclaré « être reconnaissant au peuple israélien » pour son soutien ajoutant que « nous aurions voulu recevoir le soutien de votre gouvernement ».