Vladimir Poutine a ordonné ce lundi à ses forces de poursuivre leur offensive dans l’est de l’Ukraine, après la conquête de l’intégralité de la région de Lougansk.
Les forces russes « doivent mener à bien leurs missions selon les plans déjà approuvés », a déclaré M. Poutine lors d’un entretien avec son ministre de la Défense Sergueï Choïgou, retransmis à la télévision. « J’espère que dans leurs secteurs tout se passera comme cela s’est passé à Lougansk », a-t-il ajouté.
Ces déclarations interviennent au lendemain de l’annonce du retrait des forces ukrainiennes de la ville stratégique de Lyssytchansk, une prise qui parachève le contrôle de la région de Lougansk par les forces russes et les séparatistes mis en place par Moscou.
Moscou semble désormais concentrer ses efforts sur Sloviansk et Kramatorsk, deux villes majeures plus à l’ouest, bombardées sans relâche depuis dimanche.
De son côté, Kiev affirme « progresser » dans d’autres régions. Dans son allocution de dimanche soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a tenté de faire bonne figure, insistant sur les autres lignes de front, où Kiev affirme « progresser », dans les régions de Kharkiv (nord-est) ou Kherson (sud). « Un jour viendra où nous dirons la même chose du Donbass », a assuré le président Zelensky.
A Lugano, reconstruire l’Ukraine
La reconstruction de l’Ukraine est « la tâche commune de tout le monde démocratique », a déclaré ce lundi le président ukrainien Volodymyr Zelensky en ouverture de la conférence de Lugano, qui doit dessiner les contours de la future reconstruction du pays en guerre.
« La reconstruction de l’Ukraine est la tâche commune de tout le monde démocratique » et « la contribution la plus importante à la paix dans le monde », a-t-il déclaré dans un discours diffusé en visioconférence devant les responsables des pays alliés de Kiev et de nombreuses institutions internationales.
Près d’un millier de responsables des alliés de l’Ukraine, des institutions internationales mais aussi le secteur privé se retrouvent à Lugano, en Suisse, ce lundi et mardi pour dessiner les contours de la future reconstruction.
Le président de la Confédération helvétique Ignazio Cassis, qui est le co-hôte avec son homologue ukrainien de cette conférence, a estimé que reconstruction et réformes « ne sont pas en concurrence ».
Denys Chmyhal, Premier ministre ukrainien présent physiquement à la conférence de Lugano, en Suisse, a estimé le coût de la reconstruction de son pays à au moins 750 milliards de dollars. « Qui doit payer pour le plan de reconstruction, qui est d’ores et déjà estimé à 750 milliards de dollars ? », s’est interrogé le premier ministre ukrainien, avant de répondre qu’une « source-clé » de financement devrait être la saisie des avoirs de la Russie et des oligarques russes gelés dans le cadre des sanctions internationales contre Moscou.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé que l’Union européenne allait créer une structure chargée de coordonner les efforts de reconstruction de l’Ukraine après la guerre avec la Russie. Cette plate-forme permettra de définir les besoins d’investissement, de coordonner les actions et de rassembler les financements nécessaires, a-t-elle expliqué lors de la conférence sur la reconstruction de l’Ukraine à Lugano, en Suisse.
Depuis le début de la guerre, l’Union européenne a mobilisé environ 6,2 milliards d’euros de soutiens financiers. Et il y en aura d’autres. Nous nous engagerons de manière importante dans la reconstruction à moyen et long termes.