Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé Moscou de frapper « délibérément, intentionnellement, de simples maisons, des cibles civiles, des gens. Il y a des victimes, des morts, des blessés ». « Les trente-quatre frappes aériennes effectuées par les avions russes au cours de la journée écoulée » sont la preuve qu’il n’y a jamais eu de « pause opérationnelle », a avancé le président. Kharkiv, la deuxième ville du pays, est toujours sous le feu de l’artillerie russe et des blindés, souvent des modèles anciens, sont massés à ses portes.
L’état-major de l’armée ukrainienne fait état de nombreux bombardements russes, mais quasi pas d’assauts terrestres des forces de Moscou. Kiev a assuré, pour sa part, avoir visé deux « points de commandement » et dépôts russes dans la région de Tchornobaïvka (Sud). Les forces ukrainiennes ont aussi revendiqué une frappe sur une base russe dans la région occupée de Kherson (Sud). Volodymyr Zelensky dit vouloir mener des contre-attaques massives dans la région.
Un collaborateur des Russes tué
Depuis plusieurs semaines, des actions de « partisans » sont signalées derrière les lignes russes, en particulier dans le Sud. Les agences de presse officielles russes TASS et RIA Nosvosti annoncent que le chef de l’administration du village de Velyky Bourlouk est mort dans un attentat à la voiture piégée. « L’explosion d’une voiture à Velyky Bourlouk, qui a tué le chef de l’administration locale, Ievgeni Iounakov, est un acte terroriste planifié organisé par les fascistes qui font partie du gouvernement ukrainien », a déclaré le chef de l’administration civile provisoire de la région, Vitaly Ganchev.
Le site mis en ligne par les autorités ukrainiennes pour coordonner l’action des « partisans » écrit, lundi, qu’« un collaborateur a explosé dans la région de Kharkiv ». Il précise que « Ievgeni Iounakov, était avocat, avant l’occupation russe et travaillait pour Vasil Sorokin, qui s’est également rangé du côté des occupants ».
26 Morts à Tchassiv Yar

Le bilan de la frappe russe ayant touché un immeuble d’habitation de cinq étages dans la nuit de samedi à dimanche à Tchassiv Yar, dans l’est de l’Ukraine, est monté lundi à vingt-six morts, ont annoncé les secours ukrainiens. « Au total, vingt-six personnes ont été retrouvées et extraites des décombres depuis le début des travaux, et neuf personnes ont été secourues », a précisé sur Facebook la branche locale du Service ukrainien des situations d’urgence. Les secours n’ont pas précisé combien de personnes se trouvaient encore sous les décombres.
Tchassiv Yar, petite ville de 12 000 habitants, est située dans la région de Donetsk qui constitue le prochain objectif prioritaire des troupes russes, après leur capture revendiquée de la région voisine de Louhansk.
Ce lundi, le porte-parole du ministère de la défense russe, Igor Konachenkov, a affirmé que « plus de trois cents » combattants ukrainiens ont été tués par un bombardement sur Tchassiv Yar mais il n’a pas évoqué l’immeuble d’habitation touché, parlant à la place de missiles de haute précision « ayant détruit un » point de déploiement « de l’armée ukrainienne ».
Nationalité russe pour tous
Vladimir Poutine a signé un décret sur l’acquisition simplifiée de la citoyenneté pour les résidents de la « république populaire de Donetsk » (RPD), de la « république populaire de Louhansk » (RPL), mais aussi pour ceux de l’Ukraine. Les « citoyens de l’Ukraine (…) disposent du droit de demander la citoyenneté de la Fédération de Russie selon la procédure simplifiée », est-il expliqué dans ce décret. Jusqu’à présent, la procédure simplifiée d’obtention de la citoyenneté russe ne s’appliquait qu’aux résidents de la RPD, de la RPL et des régions de Kherson et de Zaporijia, occupées par l’armée russe.
Nord Stream 1 en maintenance
Depuis ce matin le tuyau sous la Baltique qui chaque année livre 55 milliards de mètres cubes de gaz ne répond plus. « Nord Stream est arrêté, ce qui signifie que le gaz ne circule plus », a indiqué le ministère allemand de l’Economie.
Cet arrêt, pour dix jours, des deux tuyaux, annoncé de longue date, ne devait en théorie être qu’une formalité technique. Néanmoins, dans le contexte de la guerre en Ukraine, personne ne peut parier sur la suite. « Nous sommes confrontés à une situation inédite, tout est possible », a reconnu ce week-end le vice-chancelier allemand, Robert Habeck, interrogé sur la radio publique allemande. « Il est possible que le gaz coule à nouveau (…). Il est possible que plus rien ne vienne, et nous devons nous préparer, comme toujours, au pire », a-t-il ajouté.