Les forces d’occupation russes de la région de Kherson (sud) ont affirmé que sept personnes avaient été tuées et une soixantaine d’autres blessées dans le bombardement ukrainien qui a touché la ville de Nova Kakhovka, dans la nuit de lundi à mardi, a déclaré, sur Telegram, Vladimir Leontiev, le chef de l’administration militaro-civile installé dans cette localité par les forces russes.
L’Ukraine, de son côté, a déclaré qu’elle avait mené une frappe sur des cibles militaires à Nova Kakhovka, ajoutant que 52 militaires russes avaient été tués et un entrepôt de munitions détruit.
Dans une vidéo diffusée par des médias russes, une énorme boule de feu et des gerbes sont projetées vers le ciel en pleine nuit, pendant que retentissent de puissantes détonations et que s’élève une épaisse colonne de fumée blanche.
Sur d’autres images prises au matin et diffusées par les autorités d’occupation, on voit plusieurs édifices détruits. « Des dizaines de maisons ont été touchées (…). On sort les gens des décombres », a déclaré M. Leontiev. « C’est une tragédie terrible (…). Le nombre [de victimes] va augmenter, car l’ampleur des dégâts est énorme », a-t-il ajouté, dénonçant un « acte de terrorisme ».
L’armée ukrainienne mène une contre-offensive sur le front de Kherson mais ne parvient pas pour l’heure à percer en profondeur les lignes de défense russes.
Kiev affirme d’autre part que cinq Ukrainiens, qui étaient retenus en captivité par les troupes russes dans la région de Kherson, ont été libérés grâce à une « opération spéciale » du renseignement militaire ukrainien,
Sur le front Est, l’armée ukrainienne mène depuis plusieurs semaines une contre-offensive sur le front de Kherson, alors que le gros des troupes russes est déployé dans le Donbass, dans l’est du pays. Kiev est parvenu à regagner du terrain et à se rapprocher de Kherson, une ville de 290 000 habitants, mais ne parvient pas pour l’heure à percer en profondeur les lignes de défense russes.
Le bilan du bombardement russe, dimanche, d’un immeuble d’habitation de Tchassiv Yar, dans l’Est, s’est encore alourdi, passant à au moins trente-quatre morts, dont un enfant, selon les autorités locales. Neuf personnes ont été extraites vivantes des décombres, et les opérations de secours se poursuivaient ce mardi.
« Plans d’attaque » de la Russie
Le dirigeant de la Biélorussie Alexandre Loukachenko a indiqué ce mardi avoir discuté la veille avec le président russe Vladimir Poutine des « plans » d’attaque contre la Russie que les Occidentaux ont selon lui préparés, en plein conflit en Ukraine.
« Depuis peu, et nous en avons parlé en détail hier avec le président russe, des plans stratégiques d’attaque contre la Russie ont été établis », a déclaré, selon l’agence bélarusse Belta, Alexandre Loukachenko, qui a eu un entretien téléphonique avec Vladimir Poutine lundi.
Ces « plans » prévoient des offensives « passant par l’Ukraine et par le Bélarus », a assuré le dirigeant biélorusse. « L’histoire se répète », a-t-il conclu, en allusion aux invasions de la Russie par Napoléon 1er et par l’Allemagne nazie.
Mercenaires tués

Dans son bulletin opérationnel quotidien publié sur Telegram, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir tué 23 « mercenaires » britanniques venus combattre en Ukraine, mais également 166 Polonais, 50 Géorgiens, 21 Roumains et 15 Canadiens.
« La palme en termes de perte de mercenaires au cours de la période écoulée revient à la Pologne. 166 militants polonais ont été éliminés. Parallèlement, 50 ‘soldats de fortune’ géorgiens ont été détruits, et la Grande-Bretagne a perdu 23 citoyens en Ukraine. Enfin, 21 mercenaires roumains et 15 Canadiens ont été tués en trois semaines », détaille le communiqué.
Le point opérationnel précise également que des données détaillées concernant la présence de mercenaires étrangers présents en Ukraine seront bientôt dévoilées. Ces informations n’ont pas pu être vérifiées de manière indépendante.
Drones iraniens pour la Russie
L’Iran va livrer « des centaines de drones » à la Russie, qui piétine face à la résistance de l’armée ukrainienne dans l’est du pays, a affirmé lundi le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.
« Nos renseignements indiquent que le gouvernement iranien s’apprête à livrer à la Russie jusqu’à plusieurs centaines de drones, dont des appareils de combat, dans un délai très court », a-t-il expliqué lors d’un point presse à Washington. Ces informations « indiquent également que l’Iran se prépare à former les forces russes au maniement de ces drones et les premières séances de formation devaient débuter dès début juillet », a-t-il ajouté, soulignant qu’il ignorait si des drones avaient déjà été livrés par Téhéran.
Téhéran a réagi ce mardi à ces allégations affirmant qu’« aucun développement particulier » n’était intervenu dans la coopération technologique entre la Russie et l’Iran. « La coopération technologique date d’avant les évènements en Ukraine et il n’y a eu aucun développement particulier dans ce domaine récemment », a souligné le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Nasser Kanani qui n’a pas mentionné les drones.
Des milliards gelés

Quelque 13,8 milliards d’euros d’avoirs d’oligarques russes ont été gelés dans l’Union européenne (UE) dans le cadre des sanctions décidées contre Moscou en réponse à l’invasion de l’Ukraine, a annoncé ce mardi le commissaire européen à la justice, Didier Reynders. « C’est assez énorme, mais je dois dire qu’une très large part, plus de 12 milliards, [est gelée] par cinq Etats membres », a déclaré le commissaire belge. Il n’a pas précisé quels étaient ces pays. A la mi-juin, le ministre des finances allemand, Christian Lindner, avait chiffré la somme gelée seulement en Allemagne à 4,48 milliards d’euros.
A la fin de juin, la « task force » des alliés occidentaux chargée de traquer les avoirs des élites russes avait annoncé qu’environ 30 milliards de dollars (29 milliards d’euros) d’avoirs détenus par des oligarques russes avaient été bloqués, ainsi que quelque 300 milliards de la Banque centrale de Russie. Cette « task force » comprend les Etats-Unis, l’Australie, la France, le Canada, l’Allemagne, le Japon, l’Italie, le Royaume-Uni et la Commission européenne.
Au total et depuis l’invasion de la Crimée en 2014, 1 158 individus – dont le président russe, Vladimir Poutine, et son ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, mais aussi les membres de la Douma et des oligarques comme Roman Abramovitch, Mikhaïl Fridman ou Petr Aven – et 98 entités sont soumis à des gels d’avoirs et des interdictions d’entrer dans l’UE.
Négociations sur les céréales
Des délégations russe et ukrainienne ainsi que des représentants de l’ONU se rencontreront demain à Istanbul pour discuter de la reprise des livraisons par la mer Noire de céréales bloquées dans les ports ukrainiens, a annoncé aujourd’hui le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar.
Le directeur du département des organisations internationales au ministère russe des Affaires étrangères, Piotr Ilitchiov, a confirmé la rencontre, tout en soulignant que Moscou avait une liste de demandes. « Nos conditions compréhensibles comprennent la possibilité de contrôler et fouiller le navire pour éviter la contrebande d’armes, et un engagement de Kiev à ne pas organiser de provocations », a ajouté M. Ilitchiov.
Lego quitte la Russie

Le numéro un mondial du jouet, le groupe danois Lego, quitte la Russie. Le fabricant des célèbres briques en plastique met ainsi « un terme à son partenariat » avec le distributeur russe Inventive Retail Group, « qui possédait et exploitait 81 magasins au nom de la marque ». Le groupe danois va également supprimer les postes de « la plupart de son équipe installée à Moscou », a-t-elle précisé.
Lego avait déjà décidé début mars de suspendre ses livraisons à la Russie à la suite de l’invasion de l’Ukraine, mais les magasins exploités par son sous-traitant avaient pu rester ouverts et continuer à vendre leurs stocks.