Au moins cinq civils ont été tués par une frappe qui a éventré un immeuble près de Mykolaïv, grande ville du sud de l’Ukraine, proche du front, a annoncé le chef adjoint de l’administration présidentielle Kirill Timoshenko.
Dénonçant des tirs au lance-roquettes sur plusieurs lieux de la région, il a fait savoir sur Telegram qu’un « hôpital et des bâtiments résidentiels ont été endommagés », et que « selon des données préliminaires, cinq civils » ont été tués dans le district de Vitovsk, à l’est de Mykolaïv. Il a accompagné son message d’une photo du bâtiment détruit, montrant un petit immeuble de trois étages dont une façade est complètement démolie.
Plus tôt, le gouverneur de la région de Mykolaïv, Vitali Kim, avait annoncé que plusieurs villages des environs de la ville avaient été touchés par des frappes.
Dans son briefing quotidien, le ministère de la défense russe a indiqué avoir visé Mykolaïv avec des « missiles air-sol de haute précision », revendiquant avoir éliminé soixante-dix soldats de la 59e brigade d’infanterie motorisée, des mortiers et des véhicules militaires dans des frappes sur l’est de la ville. Des informations non vérifiées de manière indépendante.
Aux couleurs russes
A Severodonetsk, les rares habitants vivent sans électricité ni accès régulier à des vivres. Dans la ville et ses alentours, les immeubles d’habitations aux façades noircies sont criblées de d’impacts de projectiles, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse, dans le cadre d’un voyage de presse organisé par l’armée russe. Sa ville jumelle, Lyssytchansk, a également pu être visitée. Les deux villes sont tombées respectivement fin juin et début juillet, permettant à la Russie de revendiquer la conquête de la totalité de la région de Louhansk, que Moscou considère comme un Etat indépendant, la « république populaire de Louhansk ». Les lettres massives en béton formant le nom Severodonetsk à l’entrée de cette ville ont été immédiatement repeintes aux couleurs du drapeau russe, blanc, bleu et rouge, et un drapeau rouge frappé du marteau et de la faucille, la bannière de l’URSS, a été hissé sur le monument.
Céréales : réunion à Istanbul
Des experts militaires d’Ukraine, de Russie et de Turquie discutent mercredi à Istanbul des possibilités d’exportations de céréales au départ des ports ukrainiens sous blocus russe.

La plus grande discrétion entoure ces discussions à huis clos, entre experts et en présence d’une délégation des Nations unies, que le ministère de la défense turc entend garder « confidentielles », a-t-il dit à l’Agence France-Presse (AFP). Une déclaration à la presse sera publiée à l’issue des travaux, selon la même source. Des responsables turcs ont assuré disposer de vingt navires marchands qui attendent actuellement en mer Noire et qui pourraient être rapidement chargés de céréales ukrainiennes.
Jusqu’à présent, les efforts turcs n’ont pas permis de débloquer la situation, Moscou exigeant de pouvoir inspecter les navires, ce que refuse Kiev.
Troisième américain capturé
Suedi Murekezi, 35 ans, aurait été arrêté le mois dernier à Kherson, une ville portuaire du sud de l’Ukraine occupée par la Russie, où il vivait depuis plus de deux ans, selon son frère, Sele Murekezi, cité par The Guardian. « Nous sommes tous extrêmement inquiets pour son bien-être. Il est manifestement en danger », a-t-il confié au média britannique.
Sele Murekezi dit avoir reçu un appel de son frère le 7 juillet, dans lequel il expliquait être emprisonné à Donetsk, la plus grande ville de la république séparatiste autoproclamée de Donetsk, soutenue par la Russie. Suedi Murekezi se trouverait dans la même prison qu’Alexander Drueke et Andy Huynh, deux combattants américains capturés par la Russie le mois dernier. Contrairement à l’entourage de ces derniers à leur sujet, les amis et la famille de Suedi Murekezi affirment que lui n’a participé à aucun combat en Ukraine et qu’il a déménagé dans le pays il y a environ quatre ans, s’installant à Kherson en 2020.