Au moins une personne a été tuée et six autres blessées dans une frappe mardi en plein centre de Kramatorsk, la grande ville sous contrôle de Kiev de la région de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine, dont les forces russes veulent s’emparer, ont annoncé la mairie et la police.
Le missile est tombé en fin de matinée dans un petit jardin entouré de barres d’immeubles de quatre étages, en plein centre-ville, ont constaté les journalistes de l’Agence France-Presse. Les pompiers s’affairaient à éteindre le feu qui brûlait sur deux étages d’un des immeubles, dont toutes les vitres ont été soufflées.
Kramatorsk, ville de 150 000 habitants avant la guerre, est le centre administratif de la partie de la région de Donetsk aux mains de Kiev. Située à une vingtaine de kilomètres du front, elle est régulièrement touchée par des tirs.
D’autre part, des dizaines de dépôts d’armes russes en zone occupée ukrainienne ont été détruits par des armes de longue portée fournies par Washington. Kiev envisage d’élargir les attaques à la Crimée, cruciale dans le dispositif logistique russe.
Limogeages confirmés
Le Parlement ukrainien a voté, ce mardi, en faveur du limogeage du chef des services de sécurité (SBU) et de la procureure générale, proposé par le président Volodymyr Zelensky, ont annoncé plusieurs députés. « Le Parlement a voté pour mettre fin aux fonctions d’Iryna Venediktova au poste de procureure générale », a écrit sur Telegram le député David Arakhamia. Plusieurs autres députés ont également annoncé le limogeage du chef du SBU Ivan Bakanov. Le renvoi de M. Bakanov, un ami d’enfance du président, a été approuvé par 265 députés contre un minimum requis de 226 et celui de Mme Venediktova, par 264 parlementaires, ont écrit sur leur chaîne Telegram les députés Oleksiï Gontcharenko et Iaroslav Jelezniak.
Des cours de langue ukrainienne
Depuis le début de l’invasion russe, de nombreux Ukrainiens décident d’arrêter de parler le russe, perçue parfois comme « la langue de l’envahisseur ». À Odessa, ville russophone du sud du pays, il y a désormais des clubs de langue remplis d’élèves qui veulent se « convertir » totalement à l’ukrainien et résister grâce au langage.
Ces cours sont donnés par exemple dans un sous-sol de la ville. La participation se fait au chapeau : les sommes versées par les élèves sont reversées aux volontaires et à l’armée. Car le but, ici, c’est bien de résister aux Russes.
« Je suis là depuis la création du club, raconte à Fronce info Oléna, une jeune fille de 13 ans. Au début, je suis venue spontanément, juste pour mieux connaître la langue et la culture ukrainiennes. Et puis, petit à petit, j’ai pris conscience que ça pouvait devenir un moyen de résistance culturelle face à l’agression russe. Selon une récente enquête publiée par Rating, un groupe d’études sociologiques indépendant, le nombre d’Ukrainiens russophones a diminué de 22% au cours des dix dernières années. Mais à Odessa, les habitants parlent encore majoritairement russe.
Gaz : « force maure »
Le géant gazier russe Gazprom a invoqué le cas de « force majeure » pour s’exonérer de sa responsabilité vis-à-vis des baisses massives de ses livraisons de gaz à l’Europe, ont fait savoir, mardi, les principaux clients allemands de l’entreprise à l’Agence France-Presse. « Nous avons reçu une lettre de Gazprom dans laquelle l’entreprise invoque rétroactivement la force majeure pour ses réductions de livraison de gaz passées et actuelles », a affirmé Uniper, le plus gros importateur de gaz en Allemagne. Une note que le groupe RWE, un autre client de Gazprom, a reçue. « Nous pouvons confirmer la réception d’un avis de force majeure. » Les deux groupes confirment des informations de presse publiées en début de semaine. Selon le quotidien allemand Handelsblatt, d’autres « clients européens » de Gazprom ont été notifiés du même motif.Invoquer « l’état de force majeure » permet de libérer une entreprise de ses obligations contractuelles, en l’exonérant de toute responsabilité juridique.