Plusieurs « frappes russes » ont à nouveau touché le site de la centrale nucléaire de Zaporijia, jeudi, a annoncé la compagnie d’Etat ukrainienne Energoatom, qui gère les centrales nucléaires du pays, sur Telegram.
Cinq frappes ont été enregistrées « dans la zone du bureau de commandement de la station, juste à côté d’un dépôt de substances radioactives », a fait savoir Energoatom. « L’herbe a pris feu dans une petite zone mais personne n’a été blessé », a également précisé la compagnie.
Cinq frappes supplémentaires ont ensuite touché une caserne de pompiers, située près de la centrale. En raison de ces nouvelles frappes, la rotation des équipes n’a pas pu avoir lieu, a ajouté Energoatom. Toutefois, « la situation est actuellement sous contrôle », a poursuivi la compagnie, précisant que les taux de radiation, à 17 heures, « correspondaient aux normes ».
Dans le même temps, un responsable de l’occupation prorusse, Vladimir Rogov, a accusé des « partisans [du président ukrainien, Volodymyr] Zelensky » d’être à l’origine de ces frappes.
La crainte d’une catastrophe
Avant la réunion du conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU a mis en garde contre un risque de « catastrophe » nucléaire. « Malheureusement, au lieu d’une désescalade, des incidents encore plus inquiétants ont été rapportés ces derniers jours, incidents qui, s’ils se poursuivent, pourraient conduire à une catastrophe », a déclaré Antonio Guterres dans un communiqué, se disant « profondément préoccupé par la situation dans et autour de la centrale ».
« Il faut être clair, tout dommage subi par Zaporijia ou tout autre site nucléaire en Ukraine, ou n’importe où ailleurs, pourrait provoquer des conséquences catastrophiques non seulement aux alentours, mais pour la région et au-delà. C’est totalement inacceptable », a-t-il insisté.
Les Russes en Turquie
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la Turquie attire de plus en plus de Russes en quête d’investissements. Ceux-ci sont actuellement les premiers acquéreurs étrangers de biens immobiliers dans le pays. Selon l’agence des statistiques, entre février et juin 2022, près de 5 000 Russes ont acquis des propriétés dans tout le pays, dont 1 275 pour le seul mois de juin.
Cette ruée s’explique par le fait que tout étranger qui investit ou achète une propriété d’un montant supérieur à 400 000 dollars (388 000 euros) se voit en retour attribuer la nationalité turque. Une facilité qui devrait permettre aux investisseurs de déplacer leurs activités financières de la Russie, lourdement sanctionnée, vers la Turquie, parfaitement connectée au système financier mondial et aux chaînes de valeur occidentales. « Certains achètent des biens pour obtenir le passeport turc, dans le but de créer ensuite leur entreprise en Turquie et de commercer avec la Russie », confirme Mustafa Sert, agent immobilier à Istanbul, qui ne voit « que du bon » dans cette arrivée de capitaux.
La Lettonie accuse
Le Parlement letton, la Saeima, a qualifié la Russie d’« Etat soutenant le terrorisme », dont les actes en Ukraine constituent un « génocide ciblé contre le peuple ukrainien », dans une déclaration publiée sur son site internet, immédiatement saluée par Kiev.
Les députés lettons assimilent « les violences perpétrées par la Russie à des fins politiques contre les civils » à « du terrorisme ». Selon eux, la Russie utilise notamment des munitions interdites à l’échelle internationale « pour semer la peur et tuer des civils ». Dans son communiqué, la Saeima appelle, par ailleurs, les pays de l’Union européenne à suspendre la délivrance de visas touristiques et d’entrée aux citoyens de Russie et de Biélorussie, laquelle est considérée comme soutien à l’invasion russe. Ce mois-ci, la Lettonie a pris la décision de ne plus délivrer de visas aux ressortissants russes.
La porte-parole du ministère des affaires étrangères russe, Maria Zakharova, a dénoncé la déclaration du Parlement letton. C’est de la « xénophobie primaire », a-t-elle réagi dans un message publié sur Telegram. Elle a par ailleurs qualifié les auteurs d’« idéologues », dignes d’être « traités (…) de néonazis ».
Crimée et cigarettes
Le ministre de la Défense ukrainien a refusé de commenter à Copenhague une éventuelle implication de son armée dans des explosions dans un dépôt de munitions en Crimée, semblant tourner en dérision les événements en suggérant qu’ils étaient dus à des cigarettes mal éteintes.
« Je pense que les militaires russes dans cet aérodrome ont oublié une règle très simple: ne fumer pas dans des endroits dangereux. C’est tout », a ironisé lors d’une conférence de presse Oleksiï Reznikov, en visite au Danemark pour une rencontre avec des pays donateurs à l’Ukraine sous l’égide du pays scandinave et du Royaume-Uni.
L’armée russe a affirmé qu’aucun tir ni bombardement n’avait été à l’origine de ces déflagrations, d’abord signalées par les autorités de cette presqu’île unilatéralement rattachée à la Russie en 2014.
Moratoire sur la dette de l’Ukraine
Kiev a obtenu de la part de ses créanciers internationaux un moratoire de deux ans sur sa dette extérieure, évaluée à 20 milliards de dollars, a annoncé le premier ministre, Denys Chmyhal, en pleine invasion russe du pays. « Les investisseurs dans la dette extérieure de l’Ukraine ont accepté de reporter les paiements jusqu’en 2024. Cela permet à l’Ukraine de maintenir la stabilité macro financière et de renforcer la viabilité économique », s’est félicité M. Chmyhal mercredi soir sur Twitter.
Razoni : un nouvel acheteur
Le Razoni, premier cargo à avoir quitté les côtes ukrainiennes, chargé de 26 000 tonnes de maïs, depuis le début de la guerre avec la Russie, a accosté le 10 août au port de Mersin, en Turquie. Il devait initialement se rendre au port de Tripoli, au Liban. «Selon les informations transmises par l’expéditeur, l’acheteur a refusé d’accepter la livraison en raison de retards dans les délais de livraison», a indiqué l’ambassade, citée par l’agence Reuters. Un nouvel acheteur se serait manifesté en Turquie, selon le site d’information Middle East Eye.