L’explosion de munitions qui s’est produite mardi matin sur une base militaire russe en Crimée, péninsule annexée par la Russie en 2014, était due à un « acte de sabotage », a assuré l’armée russe dans un communiqué. Le dépôt militaire situé près de Djankoï, dans le nord de la Crimée, « a été endommagé le 16 août dans la matinée à la suite d’un acte de sabotage », affirme le communiqué, cité par les agences de presse russes, qui ne désigne pas de responsables.
« Des infrastructures civiles, parmi lesquelles une ligne à haute tension, une centrale électrique, une voie ferroviaire, ainsi que plusieurs maisons ont également été endommagées », a détaillé l’armée russe. Dans un premier temps, dans la matinée, le ministère de la défense russe avait lié l’explosion de ce dépôt de munitions à un incendie, sans préciser la cause de ce dernier.
Réagissant à ces explosions, Andriy Yermak, chef de l’administration présidentielle ukrainienne, a salué sur Telegram une « opération “démilitarisation” façon travail d’orfèvre par les forces armées ukrainiennes », qui continuera selon lui « jusqu’à la libération complète des territoires ukrainiens ».
Un responsable ukrainien a affirmé au New York Times, sous couvert d’anonymat, qu’une unité militaire d’élite ukrainienne opérant derrière les lignes ennemies était à l’origine de l’explosion. Comme pour « l’incident » survenu sur l’aérodrome de Saky, Kiev n’a pas revendiqué d’attaque sur Djankoï, un conseiller présidentiel, Mykhaïlo Podoliak, se contentant de confirmer l’explosion.
Pas besoin d’armes nucléaires
Le ministre de la défense russe, Sergueï Choïgou, a voulu rassurer ce mardi sur les intentions russes dans le domaine du nucléaire.
« Du point de vue militaire, il n’est pas nécessaire de recourir aux armes nucléaires en Ukraine pour atteindre les objectifs fixés » par Moscou, a déclaré M. Choïgou lors de la Conférence de Moscou sur la sécurité internationale. « L’objectif principal des armes nucléaires russes est la dissuasion d’une attaque nucléaire », a-t-il affirmé.
Lundi soir, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a averti qu’une « catastrophe » à la centrale nucléaire de Zaporijia menacerait l’Europe tout entière. « Tout incident radioactif » à la centrale nucléaire, sous contrôle russe, dans le sud de l’Ukraine, « peut porter un coup aux pays de l’Union européenne, à la Turquie, à la Géorgie, et à des pays de régions plus éloignées. Tout dépend de la direction et de la force du vent », a-t-il prévenu dans son adresse.
Depuis plusieurs jours, Moscou et Kiev s’accusent mutuellement de frappes sur la centrale nucléaire de Zaporijia.
Entretien Macron-Zelinsky

Le président français a échangé mardi 16 août, « dans la matinée », avec son homologue ukrainien, selon l’Elysée. L’échange a duré « 1h20 », ajoute la présidence française. Au cours de cet entretien, Volodymyr Zelensky a une nouvelle fois appelé à « durcir les sanctions contre la Russie », a-t-il rapporté sur Twitter. Selon Volodymyr Zelensky, les deux chefs d’Etat ont également abordé la situation autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia, mais aussi les enjeux de sécurité alimentaire et l’aide financière apportée à l’Ukraine. Le président ukrainien a remercié la France pour son «aide tangible» à la défense ukrainienne.
Le bateau d l’ONU en mer
Le premier navire humanitaire affrété par l’ONU pour transporter des céréales ukrainiennes a quitté mardi le port de Pivdenny, dans le sud de l’Ukraine, avec quelque 23 000 tonnes à bord, à destination de l’Afrique, a annoncé le ministère ukrainien de l’Infrastructure. « Le navire Brave Commander avec du grain pour l’Afrique a quitté le port de Pivdenny. Ce matin, le cargo est parti pour le port de Djibouti, où les vivres seront livrés à l’arrivée aux consommateurs en Ethiopie », a fait savoir le ministère sur Telegram.
Poutine accuse Washington

Le président russe Vladimir Poutine a accusé ce mardi les Etats-Unis de faire traîner le conflit ukrainien et chercher à « déstabiliser » le monde avec une récente visite à Taïwan de la présidente de la Chambre américaine des représentants Nancy Pelosi.
« La situation en Ukraine montre que les Etats-Unis cherchent à faire traîner ce conflit. Et ils agissent de la même manière en cultivant la possibilité d’un conflit en Asie, en Afrique, en Amérique latine », a déclaré M. Poutine dans une adresse à la Conférence internationale sur la sécurité à Moscou.
« L’aventure américaine à l’égard de Taïwan, ce n’est pas simplement un voyage d’une politicienne irresponsable, mais une partie d’une stratégie intentionnelle consciente visant à déstabiliser et rendre chaotique la situation dans la région et dans le monde », a-t-il affirmé.
C’est une « démonstration insolente de leur manque de respect envers la souveraineté des autres pays et leurs obligations internationales », a poursuivi M. Poutine, en fustigeant une « provocation soigneusement préparée ».