Après la parenthèse enchantée et réussie de la réouverture de Notre Dame de Paris, le président français est retombé dans la crise politique qu’il a provoquée le 9 juin après la large défaite de son camp aux élections européennes. Le pari raté d’une nouvelle donne politique plus claire, d’une stabilité qui le conduirait tranquillement jusqu’en 2027.
Michel Barnier a fait son possible avant d’être vaincu par les lignes rouges dressées par tous les partis, y compris ceux qui le soutenaient. Emmanuel Macron a repris ses consultations, pressé de toutes parts de désigner un nouveau Premier ministre le plus vite possible. Ce soir, demain, plus tard ? Qui ?
Beaucoup sont sur la ligne de départ, mais le favori change souvent. Il y a quelques jours, c’était Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, un fidèle du président mais ses « amis » du bloc central s’y sont opposés et les Républicains de Wauquiez le considèrent comme un traître. François Bayrou qui ne cesse de rêver de l’Elysée ou de Matignon a pris la corde, « prêt à aider pour qu’on sorte de tout ça ». Il reste bien placé, rejoint cependant par Catherine Vautrin et Jean-Yves Le Drian. Bernard Cazeneuve n’est toujours pas totalement hors-jeu.
Si chaque camp maintient ses lignes rouges, il semble ce lundi après-midi que ce ne sont plus vraiment des préalables. On a enregistré des « bougés », sauf au sein des extrêmes, LFI et le RN, qui, en réalité, ne sont pas concernés par les discussions à l’Elysée. Il faut des « concessions réciproques » reconnaît le parti socialiste qui se détache un peu de l’emprise de Mélenchon. Nous avons la « volonté de trouver des solutions », mais sans « mettre des préalables », déclare le patron des communistes Fabien Roussel. « Chacun doit faire un pas vers l’autre », souligne l’écologiste Marine Tondelier qui indique que le président a proposé ce matin une « nouvelle méthode » pour construire le futur gouvernement, à savoir l’organisation d’une « réunion des différentes forces politiques pour échanger sur une plateforme programmatique ».
Emmanuel Macron ne discuterait pas du fond qui relèvera du Premier ministre – le président préside, le gouvernement gouverne- mais de la manière d’arriver à un accord de non-censure, de réunir. Le but serait de retrouver la stabilité en construisant une entente majoritaire entre les macronistes, les Républicains, les socialistes, les indépendants de LIOT, voire éventuellement des écologistes.
Cela pourrait prendre du temps même si tous les camps veulent aller vite.