Si les Français étaient Anglais, le business des bookmakers serait florissant, les mises se multiplieraient sur la durée de vie du gouvernement du Premier ministre Michel Barnier. D’ailleurs, ils prennent sans doute déjà des paris comme ils le font sur tous les sujets, notamment la dernière présidentielle qui opposait Emmanuel Macron, joué gagnant, à Marine Le Pen.
A entendre les réactions de l’opposition, sa date de péremption est proche. Tous les ténors du NFP veulent faire tomber ce gouvernement « zombie » qui est « une gifle au peuple français », « un bras d’honneur à la démocratie ». Jean-Luc Mélenchon, qui est bien seul à croire qu’il pourrait se retrouver bientôt à l’Elysée, voit « un nouveau film catastrophe macroniste » et l’ancien président François Hollande « un attelage déjà brinquebalant » qui va imposer « une austérité coûteuse » et qu’ « il faut censurer ».
Plus modéré dans ses propos, les dirigeants du Rassemblement national condamnent aussi ce gouvernement qui, estime Jordan Bardella n’a « aucun avenir » et constitue « un retour du macronisme par une porte dérobée ». Marine Le Pen précise qu’elle « continue de préparer l’alternance ». Le RN répète que la censure ne sera pas automatique, mais votée ou non « en fonction de ce qu’il dit, du budget ».
Si les opposants et les commentateurs s’attardent sur ces questions de longévité, les Français, dans leur ensemble, attendent de voir les décisions : les impôts et taxes vont-ils augmenter ? Antoine Armand, le ministre de l’Economie, qu’ils ne connaissent pas du tout, a parlé de « prélèvements exceptionnels et ciblés. ». Quelles seront les mesures pour lutter contre l’insécurité plus ressentie que réelle ? Bruno Retailleau, le très à droite ministre de l’Intérieur veut « rétablir l’ordre pour assurer la concorde ».
« Une équipe ! Maintenant, au travail », a tweeté Michel Barnier samedi soir. Le premier conseil des ministres se tiendra ce lundi après-midi. Il y sera forcément question des dossiers chauds, du budget et de la situation en Martinique. Gros problèmes pour gouvernement fragile…Prochaine étape : le discours de politique générale prévu le 1er octobre. Le Premier ministre sera face aux 577 députés de l’Assemblée nationale. Son « camp » en compte au mieux 242.