Son but, c’est la paix . Avec Poutine, il a parlé de dénucléariser le monde et il travaille sans relâche à arrêter les guerres au Proche Orient et en Ukraine. Il y pense tout le temps et, à bord d’Air Force One, il a eu une idée qu’il a immédiatement partagée avec la presse : et si l’on envoyait tous les gazaouis en Egypte et en Jordanie ?
Donald Trump, en bon promoteur immobilier, a constaté que ce territoire palestinien n’est plus qu’ « un site de démolition ». Que faire ? C’est simple : « je préférerais m’impliquer avec certaines nations arabes et construire des logements à un autre endroit où ils pourraient peut-être vivre en paix pour une fois ». Humble, il dit « je ne sais pas » mais « il doit se passer quelque chose ». Quand il parle de « faire le ménage », il parle des gravats ou insulte-t-il les Gazaouis? Avec Trump, on est en droit de se poser la question.
Son avion a dû atterrir trop tôt, sinon il se serait souvenu d’une autre idée : faire de la bande de Gaza une réplique de Singapour ou de Hong Kong, ces riches petits territoires. Depuis plus de deux décennies, des projets ont été montés dans le domaine agricole, la haute technologie, le tourisme, le textile ; ils ont tous échoués en raison des obstacles mis par le voisin israélien ou par les islamistes du Hamas peu soucieux d’ouverture.
Cette transformation de Gaza trotte toujours dans certaines têtes. En mars, le média israélien Ynet a évoqué le « plan de Netanyahou pour transformer Gaza en une sorte de Singapour ». Son objectif est de rendre Gaza prospère dans le cadre d’une architecture régionale abrahamique. Trump y pensait sans doute, lui l’inspirateur des accords d’Abraham, quand il a parlé de démolition-reconstruction.
Bizarre quand même ce président américain : chez lui, il ne veut pas d’immigrés, forcément criminels, et entend les renvoyer par millions et, loin de chez lui, ils ne posent pas de problèmes. Depuis le 7 octobre, Le Caire et Amman ont répété qu’ils refusaient d’accueillir les Gazaouis, mais Trump n’en a cure.
On ne voudrait pas être insolent envers cet homme de paix, mais on se demande s’il n’y a pas aussi une question de gros sous, ceux que Trump aime autant que les droits de douane : les immigrés profitent et prennent l’argent américains, vider Gaza de ses habitants et reconstruire bénéficierait aux entreprises américaines, rapporterait de l’argent…