Le fils de Maurice Audin, militant anticolonial assassiné par l’armée française en Algérie en 1957, estime que la « vérité » est plus importante que d’éventuelles excuses de Paris pour les crimes de la colonisation, « inexcusables » à ses yeux. Pierre Audin, mathématicien comme son père, aujourd’hui à la retraite, vient d’obtenir son passeport algérien après une longue attente. Il se trouve depuis fin mai en Algérie où il a assisté dimanche à l’inauguration d’un buste à l’effigie de son père sur la place qui porte son nom au cœur de la capitale et qui fut l’épicentre du Hirak, le mouvement de contestation pro-démocratie qui a contraint à la démission l’ex-président Abdelaziz Bouteflika.
« Il y a un certain nombre de crimes, de méfaits qui ont été commis par la France contre l’Algérie et les Algériens. Ce qui est important, c’est de dire la vérité. Mais certainement pas de dire : “Je m’en lave les mains, j’ai demandé pardon.” Il n’y a pas de pardon à avoir, c’est inexcusable », a déclaré Pierre Audin dans un entretien à l’AFP à Alger.Il ne cache pas sa joie de retrouver son pays natal, où il se rend pour la première fois en tant qu’Algérien. « Quand je suis à Alger, la ville la plus belle du monde, je suis bien, je me sens bien. Je me sens chez moi », lance-t-il.