Pourparlers et combats ont marqué la cinquième journée de guerre. Des bombardements sur la ville de Kharkiv ont fait au moins 11 morts et des dizaines de blessés dans les quartiers résidentiels selon le gouverneur de la ville. Des combats continuent dans d’autres régions, mais les forces russes ne seraient toujours pas vraiment entrées dans Kiev.
A la frontière biélorusse, les négociateurs ont regagné Moscou et Kiev pour consultation mais les pourparlers reprendront. Les Ukrainiens demandent un cessez-le-feu et le retrait de l’armée russe. Les Russes disaient simplement vouloir arriver à un accord. Si l’on en croit le compte rendu du Kremlin de l’entretien téléphonique que Vladimir Poutine a au cet après-midi pendant une heure et demie avec Emmanuel Macron, le Kremlin exige la « dénazification » du gouvernement ukrainien et un « statut neutre » de Kiev, comme préalable à la fin de l’invasion de l’Ukraine. Et également la reconnaissance de la Crimée comme territoire russe. De son côté, l’Elysée déclare que le président russe s’est engagé à préserver les civils et à sécuriser les axes routiers par lesquels il invite les habitants à quitter Kiev. Plus de 500 000 Ukrainiens ont déjà quitté le pays. Il pourrait, selon l’ONU, y avoir jusqu’à sept millions de réfugiés.
La guerre de la communication se poursuit et avec elle les cyberattaques. Anonymous indique s’en être pris à des agences de presse russes dont Tass et, d’autre part, des faux comptes russes visant l’Ukraine ont été fermés sur les réseaux sociaux.
En fin d’après-midi, le président Biden s’est entretenu en visioconférence avec plusieurs de ses alliés pour discuter des « développements » de l’attaque russe en Ukraine et « coordonner » une « réponse unie ». Dimanche, les pays du G7 – Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Grande-Bretagne et États-Unis – avaient prévenu qu’ils prendraient « d’autres mesures » s’ajoutant aux sanctions déjà annoncées si la Russie ne cessait pas ses opérations militaires. A New York, l’Assemblée générale des Nations unies a commencé à débattre d’une résolution condamnant l’invasion de l’Ukraine. Le conseil de sécurité examinait, lui, une proposition française de résolution sur les mesures à prendre pour éviter une grave crise humanitaire.
Les sanctions sportives se multiplient à l’encontre de la Russie et elles sont sans précédent : la Fifa a annulé les matchs de qualification qu’elle devait jouer et, de ce fait, l’équipe de Poutine ne pourra pas participer au Mondial du Qatar. Les fédérations de boxe, natation, volley, hockey, basket, F1, ski, biathlon, etc. – ont également prononcé des interdictions à l’encontre de la Russie. De son côté, la Russie a interdit son ciel à 36 pays. Elle a aussi reconnu que les sanctions, plus drastiques que prévu, impactent le pays et la vie quotidienne de ses habitants, notamment en raison de la chute du rouble.