Vladimir Poutine continue de téléphoner, d’accepter des médiations – Chine et Turquie- mais il ne fait que ceux qu’il veut et maquille toujours la vérité. Le président russe a affirmé qu’à la demande d’Emmanuel Macron, il a autorisé des corridors humanitaires pour évacuer des civils de plusieurs villes dont Kiev. Mais l’Ukraine a refusé car des corridors menaient en Russie ou en Biélorussie et non vers l’Ouest. Le président français a réagi en affirmant qu’il n’avait pas réclamé ses corridors. Il a dénoncé « une décision hypocrite qui consiste à dire : on va protéger des gens en les emmenant en Russie. C’est du cynisme moral et politique ». « La demande personnelle du président de la République, comme du reste des alliés et partenaires, c’est que l’offensive russe cesse » a précisé l’Elysée.
Les bombardements et combats se poursuivent et trois villes , Marioupol, Kharkiv et Kiev, sont pratiquement encerclées. Quatre corps d’armée, dont des soldats tchétchènes, sont à 15-20 kilomètres de la capitale. Une boulangerie industrielle a été frappée non loin de la capitale et au moins 13 personnes ont été tuées. Au sud, Odessa se prépare à une attaque des forces russes qui sont à une centaine de kilomètres et progressent. Selon un nouveau bilan de l’ONU, publié ce lundi 7 mars, 406 personnes sont mortes en Ukraine et 801 ont été blessées, mais l’Organisation mondial précise que le chiffre réel est plus élevé.Côté négociations, une troisième session de pourparlers s’est tenue cet après-midi à la frontière biélorusse. Si la délégation ukrainienne a salué des « résultats positifs » sur les couloirs humanitaires, le négociateur russe a déploré une réunion qui n’a pas « été à la hauteur des attentes » de Moscou. Des cessez-le-feu locaux en Ukraine ont été annoncés par Moscou lundi soir. Ils commenceront mardi, à partir de 8 heures, heure de Paris, pour permettre l’évacuation de civils.
Et jeudi, le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu recevra à Antalya (sud) avec ses homologues russe et ukrainien, première rencontre entre les deux hommes depuis le début de la guerre. Moscou a confirmé, Kiev indiqué que « la possibilité d’une telle rencontre est envisagée ». A Pékin, le chef de la diplomatie chinoise a déclaré que son pays est «disposé» à jouer un rôle dans la crise ukrainienne, notamment en participant «le moment venu» à une médiation internationale pour mettre fin à la guerre. Wang Yi a réaffirmé que l’amitié entre la Chine et la Russie est « solide comme un roc ».
Alors que le Canada, les Etats-Unis, l’Europe et l’Otan envisagent de nouvelles sanctions et que les prix des matières premières s’envolent – + 60% pour le gaz en deux jours- le chancelier allemand s’oppose à toute limitation des importations d’énergie russe car elles sont « essentielles » pour la « vie quotidienne des citoyens » en Europe et que l’approvisionnement du continent ne peut pas être assuré autrement à ce stade. La Russie, elle, a établi une liste de pays « hostiles » à la Russie, auxquels les particuliers et les entreprises russes pourront rembourser leurs dettes en roubles, monnaie dont la valeur a perdu 45% depuis janvier. Cette liste de pays comprend entre autres les pays de l’Union européenne, l’Australie, le Royaume-Uni, le Canada, Monaco, la Corée du Sud, les États-Unis, la Suisse et Japon. En France, comme dans d’autres pays, les autorités préparent l’opinion à des difficultés croissantes et à des hausses de prix. Elles demandent, par exemple, de faire le plus d’économies possible d’énergie.
L’Union européenne a lancé en fin d’après-midi la procédure pour l’examen des demandes d’adhésion de l’Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie, a annoncé la présidence française du Conseil de l’UE. La Commission européenne va devoir exprimer un avis officiel et les 27 devront ensuite décider s’ils accordent le statut de candidat aux demandeurs, avant des négociations longues et complexes.