À Marioupol, port stratégique de 450 000 habitants privé d’eau et d’électricité, la Russie avait promis un cessez-le-feu, en vue de l’évacuation de civils ce samedi. Cette promesse concernait aussi la ville de Volnovakha à 60 km au nord. Les autorités ukrainiennes annoncent un « report » pour non-respect des engagements russes. La ville est toujours sous bombardements et la route prévue pour l’évacuation n’était pas sécurisée. La Russie, elle, accuse le maire de Marioupol de se servir des civils comme boucliers humains. Les combats continuent dans une bonne partie du pays, notamment aux abords de Kiev.
A Moscou, le Parlement russe a adopté un paquet de lois destinées à contrer les effets des sanctions occidentales sur l’économie du pays décidées après l’invasion de l’Ukraine. Des sanctions qui, selon Poutine, s’apparentent à une déclaration de guerre. Le texte, accessible sur le site de la Douma, est destiné à « accroître la stabilité de l’économie russe ainsi qu’à protéger les citoyens face aux sanctions ». La loi donne notamment la possibilité au gouvernement d’augmenter les retraites et le salaire minimum, « si nécessaire » et introduit aussi un système simplifié d’achat de médicaments, ainsi qu’une liste élargie de ces derniers. Interrogé lors de son point presse quotidien, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a déclaré que « l’économie se trouve désormais dans un environnement agressif ».
Alors que Volodymyr Zelinsky affirme que « si l’Ukraine tombe, l’Europe tombera » et réclame toujours une zone d’exclusion aérienne, Vladimir Poutine a souligné que la Russie considérerait comme cobelligérant tout pays tentant d’imposer une telle zone. Le président russe a affirmé ne pas avoir l’intention de décréter la loi martiale : « La loi martiale est mise en œuvre (…) en cas d’agression notamment dans les régions où des combats ont lieu. Nous n’avons pas une telle situation, et j’espère qu’elle n’interviendra pas », a-t-il dit, interrogé par des employées de la compagnie aérienne russe Aeroflot. D’autre part, le Kremlin a défendu la « fermeté » nécessaire de sa loi réprimant « les informations mensongères » sur l’armée russe pour faire face à une « guerre de l’information » menée selon lui contre la Russie en lien avec le conflit en Ukraine. En raison de cette loi, des médias européens, comme la RAI, BBC, ARD et ZDF, et américains, CNN, Bloomberg, ABC, CBS News et CBC/Radio-Canada, ont suspendu leur couverture du conflit depuis la Russie. Moscou a bloqué vendredi Facebook et a commencé à “restreindre l’accès” à Twitter.
Dans de nombreuses villes d’Europe, des manifestations ont eu lieu ce jour pour protester contre cette guerre, réclamer son arrêt et marquer son inquiétude. Au contraire, en Serbie, c’est le soutien à la Russie qui a été proclamé dans les rues.
D’autre part, on a appris qu’une équipe de journalistes de la chaîne d’information britannique Sky News a été prise pour cible lundi 28 février dans le nord-ouest de Kiev (Ukraine), alors que des combats faisaient rage à proximité entre l’armée russe et les forces ukrainiennes. Le journaliste Stuart Ramsay a publié une vidéo saisissante des faits sur le site du média, ce samedi 5 mars. Ce dernier a reçu une balle dans le bas du dos. Un caméraman a quant à lui été atteint par deux balles mais son gilet pare-balles l’a protégé.
En visite en Pologne, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a indiqué que la Maison Blanche cherchait à obtenir 2,75 milliards de dollars pour soutenir les déplacés. Près d’1,4 millions d’Ukrainiens ont déjà quitté leur pays