Les récentes augmentations des prix de plusieurs produits de consommation font polémique.
En effet, Badreddine Gammoudi, chef de la commission parlementaire de la réforme administrative, de la gouvernance et de la lutte contre la corruption a indiqué sur son compte Facebook, avoir décidé de porter plainte contre le chef du gouvernement et le ministre du Commerce en raison de l’augmentation du prix du sucre (hausse notable de 22%).
Dans ce même post, Gammoudi, souligne, que cette augmentation va à l’encontre de ce qui a été convenu dans le cadre de la Loi de finances 2021 qui prévoit une hausse de 100 millimes seulement.
De son côté le parti Ennahdha représenté par le Président de son bloc, Imed Khmiri a déclaré que Hichem Mechichi n’a pas consulté le parti Ennahdha ou son bloc parlementaire sur la hausse des prix de certains produits, prévenant le Chef du gouvernement qu’il était préférable de consulter les soutiens politiques et parlementaires avant de prendre des mesures qui ont un impact direct sur la situation sociale du citoyen.
Imed Khmiri a fait savoir que le parti Ennahdha a demandé un entretien au Chef du gouvernement pour discuter de ces augmentations.
Enfin, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a dénoncé, dans un communiqué rendu public jeudi 3 juin 2021, cette augmentation. La centrale syndicale estime que ces augmentations s’inscrivent dans le cadre de l’exécution unilatérale des programmes dictés par le Fonds monétaire international (FMI). Elle dénonce également l’inaction du gouvernement dans la destruction orchestrée du pouvoir d’achat du citoyen et le manque de mesures sociales.
Elle appelle à augmenter les allocations au profit des familles nécessiteuses et à réviser le salaire minimum, réitérant l’appel à appliquer la convention avec le gouvernement pour relancer les négociations sociales dans la fonction publique et le secteur public
D’autres factions politiques ont emboité le pas à ce mouvement de protestation, laissant croire à une lubie du gouvernement en place.
Cependant, avons nous seulement le choix?
Nous sommes tous d’accord sur le regrettable constat d’un pays en proie à une crise économique sans précédent et que pour obtenir l’aide de 4 milliards du FMI, des réformes sont nécessaires.
De plus dans un pays où les grèves sont quotidiennes, où les protestations font la routine des médias, et donc où on ne produit plus de richesses, la situation économique de fait, ne risque pas de s’améliorer. Ni par ailleurs, la situation sociale. En bref, le serpent qui se mord la queue.
Néanmoins, la communication du gouvernement sur la hausse des prix a été quasi-nulle, au point où on ne saurait comment l’interpréter, mépris? inconscience? ou ignorance de l’impact de tels changements sur la vie de nos concitoyens. Il aurait été souhaitable que le gouvernement s’explique sur les tenants et les aboutissants de telles augmentations afin d’éviter ce sentiment d’injustice qui se propage dans tout le pays.
Toutefois comment tenir un langage au peuple quand le dialogue est absent entre, le Président de la république Kais Saied et le Chef du gouvernement Hichem Mechichi? Encore un élément, politique, de base que nous payons et continueront à payer au prix fort.
Enfin, comme le malheur des uns fait le bonheur des autres, cette hausse des prix, à donner du grain à moudre à tous les détracteurs du gouvernement en place ainsi qu’à toutes sortes de récupérations politiques pas cher payés.
Notons que, vendredi 4 juin, le Chef du gouvernement Hichem Mechichi, a déclaré sur Mosaïque FM, que cette hausse des prix avait été décidé en 2018 mais qu’elle n’avait pas pu être mise en place pour des raisons électorales. Des explications aussi tardives que floues.