« Il y a eu une nouvelle frappe sur le département de chirurgie et sur celui de chirurgie ambulatoire », a rapporté le vice-ministre de la santé du gouvernement du Hamas à Gaza, Youssef Abou Rich, à l’Agence France-Presse (AFP), faisant état de « cinq obus tirés depuis [dimanche] matin dans le complexe ».
« Les chars [israéliens] assiègent complètement l’hôpital Al-Shifa », a-t-il dit alors que l’armée israélienne qualifie de « fausses » les informations selon lesquelles ses troupes « encerclent et frappent » Al-Shifa. « Ils tirent sur tous ceux qui essayent de sortir de tous les bâtiments du complexe hospitalier », a encore rapporté M. Abou Rich, qui n’a pas donné de bilan.
L’armée israélienne confirme être déployée autour de l’hôpital, tout en permettant une sortie vers l’est, ouverte aux milliers de déplacés hébergés dans l’hôpital. « Il y a deux chars [israéliens] dont les canons sont pointés vers l’intérieur de la maternité, à l’entrée sud du complexe Al-Shifa », a détaillé M. Abou Rich. Ainsi que « deux chars à l’extérieur de l’entrée ouest et deux chars à l’intérieur de cette entrée ».
Autour de l’immense complexe hospitalier, « il y a des dizaines de corps dans les rues, des centaines de blessés », a encore affirmé M. Abou Rich à l’AFP. Son ministère ne publie plus son bilan quotidien des morts depuis vendredi, affirmant ne plus pouvoir établir de contacts avec tous les hôpitaux et être incapable d’envoyer ses ambulances en raison de la violence des combats et des frappes.
Dans Al-Shifa, il y a « 650 patients, une quarantaine d’enfants en couveuse, tous menacés de mort, et 15 000 déplacés », a dit M. Abou Rich. Depuis samedi, l’électricité est coupée à Al-Shifa et des dizaines de bébés en couveuse et de patients en soins intensifs sont désormais en danger de mort, selon plusieurs ONG internationales. « Des infirmiers pratiquent des massages respiratoires à la main sur ces bébés » prématurés, a raconté M. Abou Rich, assurant redouter la mort de plusieurs d’entre eux sous quelques heures.
Une fosse commune à l’hôpital
Le directeur général du ministère palestinien de la Santé à Gaza, Munir Al-Bursh, a déclaré samedi son intention de creuser une fosse commune à l’intérieur du complexe d’Al-Shifa pour enterrer les victimes qu’on pouvait pas sortir pour les enterrer à la suite des bombardements israéliens violents qui se poursuivent depuis 3 jours à proximité du complexe.
« Les bombardements n’ont pas cessé autour de l’hôpital depuis 3 nuits. Il y a des bombardements très violents presque toutes les minutes, dans le but de préparer l’entrée dans le complexe », a affirmé Al-Bursh dans des déclarations à la presse diffusées par Al Jazeera dans la soirée de vendredi à samedi.
Il a ajouté que les bombardements de l’occupation israélienne ont obstrué l’entrée et la sortie des ambulances vers et depuis le complexe.
« Nous sommes coincés à l’intérieur du complexe Shifa. Nous ne pouvons pas enterrer les morts qui ont rendu leur dernier souffle à l’hôpital. Nous voulons creuser une fosse commune dans la matinée à Al-Shifa pour enterrer les 100 corps qui gisent actuellement dans l’hôpital », a-t-il regretté.