L’armée israélienne et les forces de la police des frontières tuent des enfants palestiniens dans un contexte où l’obligation de rendre des comptes est quasi inexistante. C’est ce que révèle une enquête de Human Rights Watch publiée ce lundi matin. L’organisation de défense des droits de l’homme dénonce ainsi un usage disproportionné, systématique et illégale de la force meurtrière contre les Palestiniens, notamment les enfants.
Le 21 novembre 2022, alors que Mahmoud al-Sadi, jeune Palestinien de 17 ans, se rend à l’école, dans le camp de réfugiés de Jénine, les forces israéliennes y mènent un raid. Les échanges de tirs avec les combattants palestiniens sont nourris. Le jeune homme attend qu’ils cessent au bord de la route. Il n’a pas d’arme, pas de projectile, mais il est tué d’une balle tirée d’un véhicule militaire.
Ce cas n’est pas isolé, dénonce Éric Goldstein, directeur adjoint de Human Rights Watch pour le Moyen-Orient : « Nous sommes en août et depuis le début de cette année, 34 enfants palestiniens en Cisjordanie ont été tués par les balles israéliennes. On est maintenant au pire taux depuis une quinzaine d’années, depuis presque la 2e intifada. »
Ces enfants ne représentaient pas de menaces directes. C’est « une violation claire du droit international », précise le rapport de l’ONG. Et un usage excessif de la force, commis en toute impunité, continue Éric Goldstein : « Il n’y a pas d’enquêtes automatiquement ouvertes quand il y a un mort. Le problème de base, c’est la quasi-immunité totale. »
Face à cette sombre réalité, précise le rapport, les alliés d’Israël devraient exercer une pression pour que les responsables de ces abus aient à rendre des comptes et qu’il soit mis fin à cette pratique.