Les autorités marocaines ont extradé un jeune Palestinien, Nassim Khalibat, vers Israël après son arrestation en 2023 à Rabat, en réponse à un mandat d’arrêt émis par les autorités israéliennes.
Selon la police israélienne, Khalibat est suspecté d’avoir placé une bombe près des bureaux du ministère de la Santé de l’entité sioniste à Nazareth en 2021, une explosion qui aurait causé des dégâts importants. Après cet incident, il aurait fui les territoires palestiniens occupés en mars 2022.
Les faits remontent à fin 2021, lorsque Khalibat, accompagné de deux complices, aurait planifié et exécuté l’attentat, selon les autorités israéliennes. Après avoir fui vers Dubaï, la Turquie, puis le Maroc, il a été arrêté à l’aéroport de Marrakech en 2023, suite à une notice rouge d’Interpol.
Cette décision, inédite et porteuse d’un poids diplomatique considérable, symbolise l’approfondissement des liens entre Rabat et Tel-Aviv depuis la signature des accords d’Abraham en 2020. Mais elle secoue également les fondations de l’opinion publique marocaine et arabe, où le soutien à la cause palestinienne reste un marqueur profond.
Nassim Khalibat, qui risque une peine minimale de 15 ans de prison, a atterri à Tel-Aviv le 17 décembre. Son transfert a été salué par des responsables israéliens comme un exemple de la coopération croissante entre les deux pays.
Sur le plan national, cette extradition a provoqué une levée de boucliers. Plusieurs organisations marocaines de défense des droits de l’homme, dont l’Organisation marocaine des droits humains (OMDH), avaient appelé les autorités à ne pas livrer Khalibat, dénonçant le risque d’un procès inéquitable et de conditions de détention inhumaines.
En dépit de ces protestations, Rabat a maintenu sa décision, soulignant son engagement envers ses relations internationales et les obligations découlant de la normalisation avec Israël. L’affaire met toutefois en lumière les tensions internes au Maroc, où le soutien à la cause palestinienne reste largement partagé parmi la population.