Certaines personnes donneraient cher pour voir revenir d’entre les morts leur être aimé. D’autres préfèrent s’assurer que cela n’arrive jamais, comme le montre la récente découverte d’un squelette dans un cimetière polonais du XVIIe siècle. Un squelette qui serait celui d’un «vampire».
Allongée et coiffée d’un bonnet de soie, la dépouille n’avait à première vue pas grand-chose de différent d’un autre cadavre. Un détail interpella pourtant les scientifiques: une faucille bien tranchante était positionnée quelques centimètres au-dessus du cou du squelette. Un moyen de lui couper la tête illico presto s’il avait le toupet de ressusciter –ou de faire le moindre mouvement. Un simple éternuement, et c’est retour à la case départ.
Le coup de la faucille tueuse est loin d’être la seule technique employée en Europe de l’Est pour maintenir six pieds sous terre les vampires. Depuis les années 1990, les archéologues enchaînent les découvertes, symboles de cette peur bleue qui pouvait animer les citoyens de l’époque face à ces terribles revenants.
Certains cadavres de vampire présumé ont par exemple été retrouvés la tête ou les jambes coupées, le corps brûlé, ou encore brisé à coups de pierre. Une vieille femme a même été retrouvée enterrée avec une brique de taille moyenne dans la bouche, tandis qu’un squelette mâle adulte datant du XIXe siècle a lui été découvert transpercé de plusieurs pieux dans son cou, son bassin et sa cheville.
Le pauvre homme n’avait pourtant pas grand-chose à voir avec un vampire sanguinaire. L’examen de ses os a permis aux anthropologues légistes de déterminer qu’il était en fait mort de tuberculose. Fatigué par la maladie, l’homme a probablement perdu du poids, avant d’adopter un teint blafard vampiresque qui lui a été fatal.
Cette drôle de sépulture ne doit rien au hasard. Depuis le XIe siècle, les habitants d’Europe de l’Est ont développé une véritable peur des vampires, blafards suceurs de sang à qui l’on attribuait des pouvoirs de résurrection. Tous les stratagèmes ont ainsi été déployés pendant des siècles pour éviter de les voir revenir à la vie, comme placer habilement une faucille autour du cou, donc.