Le Premier ministre italien, confronté à l’effritement de sa coalition, a annoncé en Conseil des ministres qu’il remettrait sa démission ce jeudi 14 juillet dans la soirée, a indiqué le gouvernement. « Je veux vous annoncer que ce soir je remettrai ma démission au président de la République » Sergio Mattarella, a déclaré Mario Draghi, selon des propos rapportés dans un communiqué de ses services.
Le gouvernement de Mario Draghi était affaibli par la décision du Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème), membre de la coalition au pouvoir, de boycotter un vote de confiance au Sénat. Conformément à l’annonce faite mercredi par Giuseppe Conte, prédécesseur de Mario Draghi et actuel patron du M5S, les sénateurs de son parti n’ont pas participé au vote de confiance demandé par l’exécutif sur un décret-loi contenant des mesures d’environ 23 milliards d’euros pour aider les familles et les entreprises face à l’inflation. Le décret-loi au centre de la crise politique contient également une mesure pour faciliter la construction d’un incinérateur d’ordures à Rome, à laquelle sont opposés les M5S. « Il faut répondre au malaise social qui augmente de manière claire et décidée. Les irresponsables, ce n’est pas nous, ce sont ceux qui ne donnent pas de réponse au pays », a justifié Mariolina Castellone, cheffe des sénateurs du M5S.
« La majorité d’unité nationale qui a soutenu ce gouvernement depuis sa création n’existe plus. Le pacte de confiance fondant l’action de ce gouvernement a disparu », a expliqué M Draghi qui refuse d’être à la tête d’un « gouvernement politique ». La coalition soutenant M. Draghi rassemblait jusqu’ici toutes les forces politiques représentées au parlement, à l’exception du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia.
M. Draghi dispose donc théoriquement d’une majorité pour gouverner même sans les 5 Etoiles, mais l’ex-patron de la Banque centrale européenne avait affirmé à plusieurs reprises qu’il n’y aurait pas de gouvernement sans eux. Un revirement de dernière minute n’était pas exclu tant les enjeux sont importants.
Notons que le président a refusé la démission de Mario Draghi