Joey Hood, anciennement principal sous-secrétaire d’État adjoint aux affaires du Proche-Orient d’Antony Blinken,a fait sa carrière dans cette région du monde en tant que Chef de mission en Irak et au Koweït, consul général à Dhahran en Arabie saoudite, après avoir été directeur du bureau des Affaires iraniennes au sein du département d’État.
Actuellement pressenti pour être ambassadeur des Etats- Unis en Tunisie, il s’est adressé au Sénat américain, livrant un discours dans lequel il expose ses ambitions pour notre pays. Entre réformes économiques, maintient de la démocratie et défense des intérêts américains, Joey Hood semble s’inscrire dans la pure tradition diplomatique américaine. Tunisie-direct vous propose la lecture de ses déclarations:
« (…) Partenaire de longue date des États-Unis et grand allié non membre de l’OTAN, la Tunisie subit désormais les répercussions mondiales de l’agression brutale de Poutine en Ukraine, aux prises avec l’augmentation de la nourriture l’insécurité et la flambée des prix de l’énergie. Le choix de Poutine de faire la guerre a exacerbé la crise économique de la Tunisie et une action rapide est nécessaire pour inverser cette trajectoire.
Si confirmé, je favoriserais une vision de croissance économique inclusive et ouverte. Le gouvernement est en train de négocier un accord avec le FMI, ce qui pourrait être un pas vers des réformes qui profiteraient à tous les Tunisiens. La Tunisie pourrait également améliorer ses investissements dans le climat en se concentrant sur une infrastructure et technologie sécurisée. Si cela est confirmé, je plaiderais pour que les entreprises américaines aident à répondre à ces besoins.
Alors que les Tunisiens sont aux prises avec ces défis économiques, ils connaissent une situation alarmante: l’érosion des normes démocratiques et des libertés fondamentales au cours de l’année écoulée, annulant de nombreux gains durement acquis depuis qu’ils ont renversé un dictateur en 2011.
Les actions du président Kais Saied au cours de cette dernière année, pour suspendre la gouvernance démocratique et consolider le pouvoir exécutif, ont soulevé de graves questions. Les États-Unis, seuls et en coordination avec notre Groupe des Sept partenaires, a plaidé pour un retour rapide à la gouvernance démocratique. Nous avons préconisé une approche inclusive du processus de réforme démocratique, en mettant l’accent sur la protection continue des libertés fondamentales, en insistant sur le respect de l’indépendance de la justice et de l’État de droit.
Je poursuivrais cet engagement, s’il était confirmé, et encouragerait les dirigeants tunisiens à rétablir rapidement un gouvernement démocratique responsable devant leur peuple. Les Tunisiens ont clairement indiqué que leurs revendications pour une plus grande prospérité économique ne doivent pas se faire au détriment de leur démocratie ou des droits de l’homme. Je suis d’accord avec cela et souscris à l’avis de l’Administration selon lesquelles les relations bilatérales américano-tunisiennes sont plus fortes lorsqu’il existe un engagement partagé en faveur de la démocratie, des droits de l’homme et des libertés fondamentales.
Nous continuons d’examiner nos programmes d’aide pour nous assurer qu’ils sont conformes à nos objectifs politiques et valeur de livraison au contribuable américain tout en préservant notre partenariat et nos progrès à long terme réalisés grâce à notre assistance passée en Tunisie.
Si confirmé, j’utiliserais tous les outils d’influence américaine plaider pour un retour à la gouvernance démocratique et atténuer les souffrances des Tunisiens dus à une guerre dévastatrice (Ukraine), une mauvaise gestion économique et des bouleversements politiques.
La reconnaissance par les dirigeants tunisiens qu’une société civile dynamique est un partenaire, et non un adversaire, a été une des principales raisons de son succès démocratique. La société civile a fait preuve de dynamisme et de résilience en représentant les objectifs et les revendications du peuple tunisien. Si confirmé, je continuerais à soutenir la société civile et dialoguer régulièrement avec le gouvernement pour protéger les libertés fondamentales.
Je demande également instamment que les réformes politiques et les élections législatives annoncées pour la fin de cette année soient transparentes et inclusives.
Au milieu de ce bouleversement politique, je comprends que l’armée tunisienne est restée apolitique et une force professionnelle qui rend compte aux dirigeants civils. Si confirmé, je travaillerais pour assurer que cela reste le cas, et rechercherai de nouvelles voies de collaboration sur les priorités de sécurité des États-Unis, en particulier contre les menaces terroristes mondiales, tout en renforçant davantage la protection des droits de l’homme.
La normalisation des relations avec Israël, notamment par le biais des accords historiques d’Abraham, a conduit à une plus grande paix et sécurité dans la région et approfondi les possibilités d’expansion de la croissance économique et la productivité. S’il est confirmé, je soutiendrais de nouveaux efforts pour normaliser les relations diplomatiques et économiques avec l’État d’Israël dans la région.
Merci, monsieur le président, membre du classement et membres du comité pour cette occasion.
Si confirmé, j’ai hâte de diriger l’équipe de professionnels de notre ambassade et travailler avec vous pour faire avancer les intérêts américains et renforcer nos valeurs communes en Tunisie. »