Quatre otages, des soldates, libérées en échange de quelque 200 prisonniers palestiniens, l’application de l’accord tient et fait renaître un certain espoir à Gaza. Des déplacés commencent à revenir dans le nord, à songer à la reconstruction même si, constatent-ils, « l ’ampleur des destructions dépasse l’imagination. »
Le Hamas, contesté par une bonne partie des Gazaouis et très affaibli, tente de réimposer son autorité. Il redéploye sa police, a procédé à des exécutions des « traitres » et entend prouver qu’il reste la plus grande force de résistance à l’occupant hébreu et le meilleur défenseur de la cause palestinienne. En réalité, répétons-le, il l’a, certes, remis sur le devant de la scène, mais ne fait que la desservir, semer la division.
A côté de Gaza qui espère sans savoir si cela va durer, la Cisjordanie vit dans la crainte. L’opération « Mur de fer » menée à Jénine constitue-t-elle les prémices d’une nouvelle guerre ? La Cisjordanie est-elle la contrepartie accordée par Trump à l’accord sur Gaza. Tout porte à le croire, surtout après la levée des sanctions visant les colons coupables de violences. Ces derniers, parfois sous les yeux de militaires passifs multiplient les attaques contre les Palestiniens forcés de fuir leurs maisons. Des méfaits confirmés et documentés par des organisations humanitaires israéliennes. L’ONU, toujours impuissante, s’inquiète d’un « recours inutile ou disproportionné à la force ». L’extrémiste Bezalel Smotrich qui, contrairement à Ben Gvir, n’a pas quitté le gouvernement se félicite, lui, selon Haaretz, que la Cisjordanie » soit ajoutée à la liste des « objectifs de guerre » du gouvernement israélien.
« Après Gaza et le Liban, nous avons commencé à mettre en œuvre un changement de politique de sécurité en Cisjordanie et une campagne visant à éradiquer le terrorisme dans la région », a-t-il déclaré en précisant que celle-ci s’était faite « à la demande de son parti ».
Benjamin Netanyahou, qui ne respecte pas ses engagements au Liban, affirme agir pour la sécurité de son pays et contre « l’axe iranien » : « Nous agissons de manière systématique et décisive contre l’axe iranien partout où il s’étend – que ce soit à Gaza, au Liban, en Syrie, au Yémen ou en Judée et Samarie – et nos efforts se poursuivront ».
Le pacifiste franco-israélien Ofer Bronchtein ancien collaborateur d’ Yitzhak Rabin, affirme que le but des colons est de « mettre le chaos » et de forcer une réaction violente des Palestiniens ce qui permettra à Tel Aviv de prétendre que les Palestiniens ne respectent pas les conditions du cessez-le-feu. Et qu’il préfèrent se battre entre eux comme à Jénine entre les forces de l’autorité palestinienne et la coalition Hamas-Jihad islamique.
L’avenir des Palestiniens demeure sombre.