Par Salem Mansouri
Les deux doyens et le Professeur , responsables de superviser les travaux préparatoires du projet de la nouvelle Constitution tunisienne nous affirment au quotidien et avec insistance que le texte n’était pas préparé à l’avance !
Le ton de leur affirmation est tellement fort qu’il finit par traduire le doute sur la sincérité et entamer la confiance de nombreux citoyens…qu’importe !
Des membres et non des moindres de la Commission consultative avouent franchement n’avoir pas pris connaissance du texte du projet .
Quand on se souvient ( peut-on l’oublier ?) que les membres de la Commission ont été choisis en l’absence de critères bien définis ( sans publier la liste des membres ) et sans consulter les partis politiques ( à l’exception de partis alliés ) , les organisations syndicales et les formations de la société civile et quand on se rappelle que la préparation constitutionnelle considérée ne s’est basé sur aucune méthodologie visible et que tous les indices nous incitent à croire que ce travail est entaché d’improvisation.
Comme on ne comprend toujours pas le sens de l’incorporation des choix économiques au sein des dispositions constitutionnelles qui sont du seul ressort des Partis politiques dans le cadre de leurs projets électoraux et qui peuvent évoluer d’une élection à une autre.
La vie économique, sociale, culturelle et sanitaire, etc…sont en relation directe avec les exécutifs élus et n ‘ont aucun rapport avec les dispositions constitutionnelles. L’entêtement à vouloir incorporer tout celà au sein de la Constitution est tout simplement incohérent.
Invité à la radio , l’un des théoriciens de la Commission consultative adresse au Président sa prière de faire publier le projet de la Constitution avant le 30 juin comme prévu par les dispositions en cours , ce qui serait de nature à nous placer devant une Constitution fantôme qui hante de plus en plus notre imaginaire.
Tout en se référant de nouveau au général de Gaulle le citant comme exemple, il commence bizarrement son propos par adresser ses excuses aux membres de sa famille d’avoir reporté son programme de les faire profiter des douceurs de la mer dans le cadre d’une baignade promise ..( mélange des genres !) ..
Il poursuit en nous donnant péremptoirement la leçon de ne plus utiliser le vocable ( grande soeur..الشقيقة الكبرى) dans une allusion directe à l’Égypte, comme si c’était un complexe d’infériorité, ignorant peut être que les Tunisiens et autres arabes désignent parfois l’Égypte sous cette qualité par un sentiment affectueux et fraternel en liaison avec l’ensemble des éléments historiques et culturels ( littérature, musique, cinéma, théâtre. ) qui nous lient depuis plus d’un siècle..
Conseil pour conseil…nous lui adressons une invitation à adopter une attitude plus modeste..
Quant au référendum du 25 juillet prochain .. Il risque d’évoluer de la question..à quelle sauce voulez vous être mangés.? à l’assertion…voilà la Sauce à laquelle vous serez mangés