La Russie pratique la «désinformation» dans les tensions politiques au Proche et au Moyen-Orient, région déstabilisée par le conflit entre le Hamas et Israël, a affirmé le président de Microsoft Brad Smith samedi depuis Paris, où il participe au Forum de Paris sur la paix, qui s’est ouvert vendredi et se poursuit samedi. Il était interrogé par la radio France Inter sur le rôle de son groupe, géant de l’informatique et des technologies, pour promouvoir la paix.
Il a assuré que l’une des réponses de Microsoft et de ses concurrents était de lutter contre la désinformation, en faisant notamment progresser l’intelligence artificielle (IA). «Nous devenons très doués pour identifier une campagne russe, comme lorsqu’ils ont essayé de dire aux gens de ne pas se faire vacciner contre le Covid. Ou, aujourd’hui, quand on voit la désinformation russe au Moyen-Orient», a-t-il expliqué. La régulation des technologies et des contenus sur internet est l’un des sujets du Forum de Paris sur la paix, qui réunit une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement, de nombreux ministres et des dirigeants de grandes institutions internationales.
Des déclarations également partagée par le prix de la paix 2021, Maria Ressa, qui présenté vendredi à Paris une charte internationale sur le journalisme et l’intelligence artificielle.
«Ca fait 38 ans que je suis journaliste et je n’ai jamais connu une situation telle que celle que nous traversons», a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse au siège de Reporters sans frontières (RSF). «C’est une guerre d’information géopolitique, avec pour cible non pas les gouvernements mais les citoyens, chacun de nous qui portons un smartphone», a poursuivi la colauréate du prix Nobel de la paix 2021, en soulignant que les 18-25 ans étaient particulièrement visés.
A l’occasion du Forum de Paris pour la paix, Maria Ressa, distinguée aux côtés du Russe Dmitri Mouratov pour leur «combat courageux pour la liberté d’expression», est venue présenter la Charte de Paris sur l’intelligence artificielle (IA), qui vise à instaurer des règles éthiques communes. Cette charte a été conçue par une commission réunie par RSF et présidée par la journaliste philippine. Elle comprend 32 spécialistes du journalisme ou de l’IA issus de 20 pays.