« Never complain, never explain ». Cette vieille maxime qui remonterait au Premier ministre Benjamin Disraeli, la reine Elizabeth II l’a toujours respectée et le roi Charles III l’adopterait aussi. Pas le duc de Sussex, Henry surnommé Harry.
Dans son livre Le suppléant, il se livre à un grand déballage, à des règlements de comptes. De l’exhibition en rupture totale avec la vie de la cour royale britannique. Tout y passe : éducation, sexe, cocaïne, relations avec Camilla, la « méchante » devenue reine consort, l’Afghanistan où, de son hélicoptère, il tuait des « pièces d’échec » et non des hommes, le racisme, ou non, à la cour, les rapports difficiles entre Kate, la femme du prince William et son épouse Meghan…. Il parle bien sûr de sa mère Diana, de son père Charles et de son frère William.
Il choque beaucoup et le sentiment le plus partagé est qu’il n’aurait jamais dû publier de tels mémoires. Il aurait d’ailleurs, dit-on, voulu annuler ou retarder la publication, mais les avances financières étant conséquentes, l’éditeur aurait refusé. Tout comme précédemment Netflix pour le documentaire Harry et Meghan…
Il n’aurait pas dû, mais il affirme qu’il y était obligé. On avait tant raconté sa vie, il y avait eu tant de fuites ( Camilla ?), tant de manipulations, de déformations qu’il devait rétablir la vérité, donner sa version sans aucune intention de détruire la famille royale, la monarchie.
« J’aime mon père, j’aime mon frère, j’aime ma famille et je les aimerai toujours. Rien de ce que j’ai écrit dans ce livre n’a été fait avec l’intention de les blesser ou de leur faire du tort », écrit Harry. Il ne demanderait que la réconciliation et une bonne entente. Est-il allé trop loin pour y parvenir ?
Franc parler total, naïveté, immaturité d’un grand enfant de 38 ans qui n’a pas surmonté la disparition tragique de sa mère ? On peut comprendre que Harry qui ne sera jamais roi -sauf tragédie impensable chez son frère- ait voulu vivre une vie plus libre, sans contrainte, sans « embrigadement » monarchique. Le déballage à la limite de l’indignité – franchie pour certains – n’était pas utile et restera malvenu.
On ne fera pas l’injure au couple Sussex de croire qu’ils pensent d’abord à l’argent : 100 millions de dollars pour le contrat avec Netflix, 20 pour Le Suppléant (Spare). Quelques critiques ne manqueront pas de poser la question…