Amira Bouraoui risquait d’être expulsée vers l’Algérie, mais elle n’y retournera finalement pas, indique Jeune Afrique. La militante politique et journaliste franco-algérienne, arrêtée en Tunisie, se trouvait dans la soirée du lundi 6 février dans un avion à destination de la France, a déclaré son avocat français François Zimeray.
« Nous venons de l’avoir [par téléphone]. Elle était dans l’avion, très soulagée. Et elle a été obligée de raccrocher parce que l’avion était en mouvement. Là, il a décollé », a-t-il raconté. « Je suis content » qu’elle puisse fuir « une persécution », a-t-il poursuivi.
Amira Bouraoui avait été emprisonnée dans le courant de 2020 pour plusieurs chefs d’inculpation. Elle a été libérée en juillet 2020. Elle est sous le coup d’une condamnation à deux ans de prison ferme pour « offense » à l’islam pour des propos tenus sur sa page Facebook. Dans le cadre de ses condamnations, elle faisait l’objet d’une interdiction de sortie du territoire en Algérie. Entrée en Tunisie, elle avait été interpellée alors qu’elle tentait d’embarquer en direction de Paris. « Je suis plus que satisfait de ce dénouement heureux auquel j’avais fini par ne plus croire », a, de son côté, commenté l’avocat tunisien de Mme Bouraoui, Hashem Badra. Elle est « libre et en bonne santé », s’était-il réjoui quelques heures plus tôt.
« Ma cliente a fait l’objet d’une tentative d’enlèvement et de séquestration de la part de certaines autorités dépositaires de la force publique en Tunisie, à la demande des autorités algériennes », avait précédemment dénoncé François Zimeray, ancien ambassadeur de France au Danemark. « J’ai fait savoir cet après-midi que je n’hésiterais pas à déposer une plainte au parquet de Paris pour enlèvement-séquestration si elle n’était pas immédiatement libérée », avait-il menacé.