La dissolution du Fonds de développement de l’art, de la technique et de l’industrie cinématographique (Fdatic) signe purement et simplement, « la mise à mort du cinéma algérien, estime la réalisatrice Sofia Djama. On accumule du retard avec des projets bloqués depuis deux ans, alerte la cinéaste. Les professionnels sont dans une situation de plus en plus précaire. Il est impossible de se projeter. » « En péril », « Au bord de l’asphyxie »… Le septième art algérien « n’a plus de financement public et nous n’avons aucune réponse quant à ce qui est prévu pour le maintenir en vie », s’indignent plusieurs professionnels du secteur dans une tribune partagée depuis la mi-mars sur les réseaux sociaux. Une colère d’autant plus amère que les réseaux de diffusion et d’exploitation des films en Algérie sont depuis longtemps défaillants. Le pays ne compte plus qu’une vingtaine de salles, contre près de 450 en 1962.
Lancé cinq ans après l’indépendance, le Fdatic était l’un des rares, si ce n’est le seul, dispositifs publics de soutien à la création cinématographique en Algérie. A elles seules, les subventions qu’il allouait n’ont jamais été suffisantes pour financer entièrement un film, reconnaissent les professionnels. Mais ces sommes, qui pouvaient atteindre 300 000 euros, étaient « importantes pour amorcer des négociations avec des partenaires étrangers », souligne Yacine Bouaziz, producteur au sein de Thala Films, une société créée en 2010 à Alger.