Jared Kushner, gendre et ancien conseiller de Trump en politique étrangère, choque avec ses déclarations sur Gaza. Dans une interview accordée à Harvard, il s’exprime sur la situation actuelle.
Depuis le 7 octobre, les bombardements sont constants sur la bande de Gaza, en majorité détruite. Plus de 30’000 personnes ont été tuées, et d’innombrables citoyens – environ 1,5 million – ont dû fuir au sud, dont Rafah, qui est menacée d’une opération militaire israélienne.
Et quelle est la pertinente analyse de Jared Kushner, le gendre et ancien conseiller de Donald Trump? L’ancien agent immobilier pense avant tout à la construction: «Les terrains à Gaza pourraient être très précieux, si les gens se concentraient sur la construction de leurs moyens de subsistance», a lancé le mari d’Ivanka Trump lors d’une interview début mars à la prestigieuse Université de Harvard dans le Massachusetts.
Aucun plan de paix ni d’avenir pour les Palestiniens
Ses déclarations laissent entrevoir le type de politique moyen-orientale qui serait menée en cas de réélection de Trump, écrit «The Guardian». En effet, Jared Kushner ne livre aucun plan de paix et évite aisément la question la plus importante: quel est l’avenir des Palestiniens?
A la place, il préfère minimiser: «C’est une situation un peu malheureuse là-bas. Mais d’un point de vue israélien, je ferais de mon mieux pour sortir les gens du territoire (ndlr: expulser les Palestiniens de la bande de Gaza) et ensuite faire le ménage.» Il s’est également plaint auprès de son interlocuteur Tarek Masoud, président de la faculté du Moyen-Orient, de tout l’argent qui a été dépensé dans le réseau de tunnels et les munitions du territoire plutôt que dans l’éducation et l’innovation.
Vider la bande de Gaza et «terminer le travail»
Pour l’ancien conseiller du président, il semble clair qu’Israël ferait mieux de déplacer les habitants de Gaza vers le désert du Néguev, dans le sud d’Israël. S’il était responsable de l’Etat hébreu, il ferait sortir les civils de la ville de Rafah et les emmènerait «avec diplomatie» en Egypte. «Je pense que la bonne étape serait d’ouvrir le Néguev, d’y créer une zone sûre, de faire sortir les civils, puis d’y entrer et de terminer le travail.»
Tarek Masoud est plus que surpris par les déclarations de l’homme. Le professeur demande: «Est-ce quelque chose dont ils parlent en Israël?» Il argue que Jared Kushner est la deuxième personne, après le président égyptien, qu’il entend parler de cette possibilité. Le gendre de Trump se contente de répondre: «Je suis assis à Miami Beach en ce moment et je regarde la situation en me disant: ‘Qu’est-ce que je ferais si j’étais là-bas?’»
A la question de savoir si les Palestiniens devraient avoir leur propre Etat, Jared Kushner ne passe pas par quatre chemins, reniant entièrement le droit à l’autodétermination ainsi que le droit international. C’est une «très mauvaise idée», déclare l’homme, car cela «récompenserait essentiellement un acte terroriste».