Israël a retardé samedi la libération de centaines de prisonniers palestiniens prévue en échange de six otages israéliens relâchés par le Hamas dans la bande de Gaza, dans le cadre du cessez-le-feu toujours fragile dont la première phase approche de sa fin. Ces six otages sont les derniers encore en vie dont la libération était prévue durant la première phase de l’accord de trêve, qui doit s’achever le 1er mars.
Le Hamas a accusé Israël de « violation flagrante » de l’accord de trêve après la décision israélienne de retarder la libération de 620 prisonniers palestiniens devant être relâchés samedi en échange du retour de six otages israéliens libérés plus tôt de Gaza.
« Le non-respect par l’occupation (Israël, NDLR) de la libération du septième groupe de prisonniers à l’heure convenue aux termes de l’accord est une violation flagrante de celui-ci », a déclaré dans un communiqué Abdelatif al-Qanou, porte-parole du Hamas, accusant le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, « de procrastination délibérée et de tactique dilatoire ».
Comme lors des précédentes libérations, des combattants armés et cagoulés du mouvement islamiste palestinien ont exhibé cinq otages sur des podiums, face à la foule, devant de grandes affiches rendant hommage aux combattants du Hamas tués, avant de les remettre au Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Séparément, l’armée a annoncé la remise au CICR, à l’écart des caméras, du sixième otage, Hicham al-Sayed, 37 ans, un Bédouin israélien otage à Gaza depuis près de dix ans.
Selon le Club des prisonniers palestiniens, 620 détenus devaient être libérés en contrepartie samedi. Mais des sources israéliennes ont annoncé que ces libérations étaient retardées. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu « tiendra ce soir une consultation à caractère sécuritaire », a indiqué une source officielle.
Bien qu’aucune raison n’ait été avancée, Benjamin Netanyahu avait juré vendredi de faire payer au Hamas le prix fort de sa violation « cruelle » du cessez-le-feu, après avoir affirmé que l’un des corps restitués la veille n’était pas celui de l’Israélienne Shiri Bibas comme annoncé. Cette femme avait été capturée le 7 octobre 2023 avec ses deux fils Kfir et Ariel, alors âgés de huit mois et demi et quatre ans. Après l’examen des dépouilles des deux petits frères, l’armée israélienne a déclaré qu’ils avaient été « tués de sang froid par des terroristes », ce qui a profondément choqué l’opinion israélienne et ajouté à l’émotion partagée à travers le monde.
Le Hamas a dénoncé samedi « des mensonges sans fondement ». La dépouille de Shiri Bibas a finalement été restituée dans la nuit de vendredi à samedi.