Depuis quelques mois, le Hamas se faisait oublier, laissant le Jihad islamique mener des attaques en Cisjordanie et s’exposer à une répression mortelle. A l’aube de ce samedi 7 octobre, 50 ans après la guerre du Kippour, tout a changé. Israël, qui se croyait à l’abri derrière une barrière infranchissable et sous son dôme de fer, s’est réveillé sous des milliers de roquettes et a vu des commandos pénétrer dans ses villages, prendre des otages.
Une action inédite et un échec retentissant des services israéliens de renseignement intérieur censés tout savoir. Le « déluge d’al Aqsa » représente bien plus qu’une simple attaque, il change toute la donne dans la région et remet le problème palestinien au centre de son actualité. Même si le Hamas, considéré comme un mouvement terroriste, ne sert pas vraiment les intérêts de la population de Gaza, plutôt mécontente de sa gestion et au-delà de tous les Palestiniens en attente de reconnaissance, il porte un coup terrible à l’Etrat hébreu affaibli par ses problèmes internes et la polarisation de la société. La prise d’otages est un drame pour les Israéliens et les sortir de Gaza sera plus que compliqué.
Naguère, pour récupérer un soldat, 1 000 Palestiniens avaient été libérés. Combien cette fois ? Quel accord devra être trouvé, quelles concessions devront être faites ?
Cette guerre, ou cet acte de résistance, pose plusieurs questions. Qui a aidé le Hamas a monté son opération ? L’Iran, le Hezbollah, voire la Syrie ? Quelle sera la répercussion sur la normalisation en cours entre l’Etat hébreu et l’Arabie Saoudite, un rapprochement que le Hamas aimerait empêcher.
Quelles conséquences également pour les Palestiniens. ? Le Hamas islamiste reprend le leadership de la lutte contre l’occupant au détriment d’un Fath dépassé et d’une Autorité palestinienne corrompue et souvent accusée de pactiser avec l’ennemi. Mais sert-il la juste cause palestinienne ou les intérêts des pays qui l’aident ?
Cela dit, il faut savoir que la riposte israélienne va être extrême, fera mal. Netanyahou voudra faire oublier ses déboires intérieurs et prouver à ses compatriotes qu’il est fort et défend victorieusement le pays. Ses extrémistes, dont il a besoin pour gouverner, lui imposeront d’être sans pitié, de refuser toute négociation.
Ce samedi à l’aube, le Hamas a rebattu les cartes. Mais elles ne sont pas encore toutes distribuées…