A moins que les Etats ne se mettent rapidement à poser de solides garde-fous, l’extraction de sable pourrait bientôt provoquer de graves désordres écosystémiques, sinon des catastrophes, à l’échelle de métropoles entières. Les Nations unies lancent, dans un rapport publié mardi , l’alerte sur les impacts quasi irréversibles liés à l’exploitation de la matière première solide la plus consommée au monde.
Pas moins de 50 milliards de tonnes de sable sont prélevées chaque année dans l’environnement à toutes sortes de fins, dont essentiellement la construction d’infrastructures routières, de bâtiments ou encore la production de verre et de panneaux solaires. Un chiffre promis à une forte croissance en raison de l’augmentation de plus de 1,9 milliard d’habitants de la population mondiale d’ici 2050. Déjà, en 20 ans, la consommation de granulats a triplé. Une demande qui va se trouver accélérée par le formidable mouvement de migration vers les villes, escompté à la même échéance.
Dans un peu moins de 30 ans, plus des deux-tiers des terriens vivront en milieu urbain. Y aura-t-il assez de sable pour leur offrir un habitat ? « Dans plusieurs endroits du monde, le sable est utilisé plus rapidement qu’il ne peut être reconstitué par des processus géologiques naturels », s’inquiète Sheila Aggarwal-Khan, directrice du service économique du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Une demande qui va se trouver accélérée par le formidable mouvement de migration vers les villes, escompté à la même échéance. Le delta du Mékong, une des plus vastes zones humides d’Asie, s’enfonce, creusé par le travail de sape des navires sabliers. Il est en péril.