Le Front d’action islamique (FAI), bras politique des Frères musulmans et principal parti d’opposition en Jordanie, est arrivé mercredi en tête des formations politiques à l’issue d’élections législatives, sur fond d’économie morose et de guerre dans la bande de Gaza.
Le FAI a remporté 31 des 41 sièges réservés aux partis politiques (sur un total de 138) dans le futur Parlement qui jouit de pouvoirs limités, selon les résultats annoncés par la commission électorale. Les islamistes ne disposaient que de dix sièges sur 130 dans le Parlement sortant (contre 16 lors des législatives de 2016).
La majorité est revenue comme à l’accoutumée à des responsables de tribus, des hommes d’affaires ou d’anciens militaires loyaux à la monarchie. Vingt-sept femmes siègeront dans ce Parlement à l’issue d’un scrutin marqué par une forte abstention.
Oraib Rantawi, analyste et directeur du Centre d’études politiques d’al-Qods à Amman, s’est dit surpris par l’ « ampleur » du résultat obtenu par les islamistes.
« Les voix recueillies avoisinent le demi-million, un chiffre sans précédent pour le mouvement islamiste », a-t-il déclaré à l’AFP, alors que le pays compte 11,5 millions d’habitants.
La guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le mouvement palestinien Hamas a influencé selon lui le résultat des législatives dans le royaume où près de la moitié de la population jordanienne est d’origine palestinienne. Des manifestations réclament régulièrement l’annulation du traité de paix depuis le début des hostilités. Deux jours avant les législatives, un Jordanien a tué trois vigiles israéliens à un poste-frontière entre la Jordanie et la Cisjordanie.
Voisine d’Israël et de la Cisjordanie occupée, la Jordanie a connu un déclin du tourisme depuis le début de la guerre, un secteur qui représente environ 14% de son Produit intérieur brut (PIB).