Avec les péripéties du feuilleton télévisé Damma, c’est l’autre événement phare de la première moitié de ce ramadhan 2023 en Algérie. L’irruption d’un chat dans une mosquée, en pleine prière des tarawih, a fait, rappelle TSA, le buzz dans le monde entier.
Mais très vite, le buzz mondial a laissé place à la polémique, comme dans tout événement à forte résonance médiatique. Une polémique qui a fini par susciter une fatwa de la plus grande institution de l’Islam sunnite, la célèbre université égyptienne d’Al Azhar.
Cela s’est passé mardi dernier dans une mosquée de Bordj Bou Arréridj. Alors qu’il dirigeait la prière ramadhanesque, l’imam Oualid Mehsas, devenu désormais célèbre, a été surpris par l’irruption d’un chat dans la salle de prière.
L’animal a poussé l’audace jusqu’à monter sur l’épaule de l’imam. Le plus surprenant, c’est l’attitude de l’homme de religion, resté impassible pendant que le chat lui montait sur la poitrine puis sur l’épaule, lui léchant même le visage.
Non seulement il a n’a pas interrompu la récitation de versets du Coran qu’il avait entamée, l’imam s’est montré très affable avec le petit félin qu’il a même légèrement serré contre sa poitrine, tout en continuant à diriger la prière.
Tout cela a impressionné les internautes de par le monde. Mise en ligne, la vidéo de la scène a été vue plus d’un milliard de fois sur YouTube en seulement deux jours.
Elle a été vue et commentée dans tout le monde musulman, du Maroc jusqu’en Indonésie et en Guinée, et même dans d’autres régions du monde. Elle a aussi été reprise par de grands médias internationaux, à l’image d’Al Jazeera et de CNN. Les internautes, musulmans ou pas, sont presque unanimes à saluer le geste et l’attitude de l’imam algérien.
Néanmoins, note TSA, certaines voix ont trouvé à redire. Des prédicateurs, des extrémistes et même des musulmans ordinaires d’Algérie et de l’étranger ont gravement accusé l’imam, lui reprochant d’avoir touché une « impureté » en pleine prière, ce qui, selon eux, invalide la prière, conformément aux préceptes de la religion musulmane.
Les avis ont divergé jusqu’à ce que Dar El Ifta d’Egypte, la plus grande référence du sunnisme basée au Caire, intervienne pour mettre fin à la polémique.
Dans sa fatwa, diffusée sous la forme d’une déclaration faite au site égyptien Al Qahira 24, Dar El Ifta d’Egypte estime que la prière de Oualid Mehsas est valide, le chat et les autres animaux domestiques n’étant pas « impurs » et ne constituant donc pas motif à invalider les ablutions et la prière.
Pour trancher, Dar El Ifta d’Egypte a invoqué un hadith authentique dans lequel le prophète de l’Islam dit explicitement que les chats ne sont pas impurs.