Par Sayda Ben ZINEB

Italo Calvino était à la fois, un théoricien de la littérature, un écrivain réaliste mais aussi et surtout, un fabuliste plein d’humour. Sa production très riche fait de lui l’un des plus grands écrivains et essayistes italiens de la période moderne, ce qui explique l’intérêt qu’on lui porte avec la célébration en Italie et dans nos murs du centenaire de sa naissance.
Calvino a laissé derrière lui une œuvre considérable qui continue d’influencer et d’inspirer les écrivains et les lecteurs du monde entier. « Son style raffiné, son imagination fertile et son engagement intellectuel font de lui un auteur incontournable de la littérature du XXème siècle ». En plus de son travail d’écrivain, Calvino était également engagé dans la vie culturelle et politique de son pays. Il était membre du Parti communiste italien jusqu’en 1957 et écrivait régulièrement des articles et des essais sur la littérature, la politique et la société.
Pour mieux le présenter au public tunisien, l’Institut culturel italien lui consacre trois rencontres dans le cadre de ses rendez-vous littéraires en langue arabe. Après le succès d’une première conférence sur le thème de « légèreté », animée par l’écrivain Chokri Mabkhout et le journaliste Salah Methnani, une seconde vient d’avoir lieu le 14 septembre à la Librairie Al Kitab, Mutuelleville, autour du thème de la « rapidité », en présence de notre romancière Inès Abassi et la journaliste italienne, Marta Bellingreri. Les deux invitées ont donné une conférence très bien structurée et riche en information sur Italo Calvini qui, semble t-il, a beaucoup d’adeptes parmi nos intellectuels. Une autre occasion de débat lui sera par ailleurs consacrée, le 19 octobre prochain à la librairie Mille Feuilles à la Marsa autour du thème de la « visibilité ».
Concision et vivacité de l’écriture
Dans le deuxième chapitre de son livre « Leçons Américaines », Italo Calvino médite sur le concept de la « rapidité », aspect temporel qui imprègne la vie et la littérature.
« Je suis convaincu, rédigeait-il, qu’il ne devrait y avoir aucune différence entre écrire de la prose et écrire de la poésie ; dans un cas comme dans l’autre, il s’agit de chercher une expression nécessaire, unique, dense, concise, mémorable ».
Calvino se concentre ainsi sur les diverses manières de rédiger des écrivains et penseurs renommés tels que Borges, Leopardi, Pétrarque… qui ont adopté la concision et la vivacité de l’écriture comme style distinctif, tout en gardant à l’esprit que l’écriture peut également exiger des rythmes différents, allant de l’instantanéité des images et des actions à l’approfondissement des pensées et des émotions.
Deux brillantes interlocutrices

Poète, romancière et auteure de livres pour enfants, Inès Abassi a reçu plusieurs prix dédiés à la poésie. En 2018, son roman « Manzil Bourguiba » a eu le prix spécial du jury de la COMAR d’Or. Certaines de ses nouvelles et de ses vers ont été traduits en français, en anglais, en danois, en suédois, en coréen et en italien.
Chercheuse et journaliste italienne qui a vécu et travaillé dans de nombreux pays de la région MENA, Marta Bellingreri qui parle parfaitement la langue arabe avec un léger accent syrien, écrivait pour des revues et magazines internationaux et italiens.
Son travail journalistique lui a valu les prix Maria Grazia Cutuli et Ivan Bonfanti. Elle est l’auteur, avec Giusi Nicolini, du livre-entretien « Lampedusa. Conversazioni su isole, politiche e migranti » (Lampedusa. Conversations sur les îles, la politique et les migrants) et de « Il sole splende tutto l’anno a Zarzis » (Le soleil brille toute l’année à Zarzis), un reportage narratif de voyages entre la Sicile, la Tunisie et la France avec des adolescents tunisiens.