Cultes, ces romans d’espionnage qui ont marqué les années 70-80 ont toujours le vent en poupe chez les lecteurs et ce même en Tunisie. « Il m’arrive d’en vendre 10 par semaine » reconnait Habib un bouquiniste de la médina de Tunis. Il les vend un dinar pièce et reconnait avec un sourire qu’il monnaye les prix selon la pochette et surtout l’état du livre. La série a vu le jour en 1965 de l’inspiration de Gérard De Villiers, écrivain et véritable espion et dont 100 millions de ses cultissimes « SAS » se sont écoulés de son vivant.
Alliant sexe et armes à feu, ces romans qui renvoyaient à des personnages comme « James Bond » ou encore « OSS 117 » faisant la joie des lecteurs. Alors que la gente féminine se ruait sur les romans « Arlequin », les hommes quant à eux, surtout ceux qui maitrisaient un tant soit peu la langue de Molière lisaient « SAS » pour « Son Altesse Sérénissime ». Ils suivaient avec joie le héros de la collection, le prince Malko Linge, aristocrate autrichien et agent de la CIA qui parcourt le monde pour arrêter les méchants et sauver des vies. Mais aussi pour la fine connaissance qu’il avait des conflits armés à travers le monde.
En effet l’auteur a parcouru plus de 130 pays et au fil de ses voyages s’est construit un solide réseau de contacts dans la diplomatie et le renseignement, ce qui lui a permis d’anticiper certains événements comme l’assassinat du président égyptien Anouar Al-Sadate en 1980, ou l’attentat contre le bâtiment de la sécurité nationale à Damas en 2012. Zones troubles, violence, torture, espions et belles femmes mais aussi communistes, bandits, djihadistes… plus de 200 romans (de gare ?) à découvrir et redécouvrir.