A Table ! Venez, Prenez place, Vous-y-êtes, BIEN AU CENTRE. » Les Sept Péchés capitaux » une installation de Leila Rokbani. Il s’agit d’un assemblage de résine, de bois, de verre, de feuille d’or…
L’audacieuse et talentueuse artiste le rappelle : »Beaucoup d’énigmes et de mythes tournent autour de la symbolique du chiffre 7, assez présent dans grand nombre de cultures jusqu’à la vénération par certaines croyances, et ce depuis la nuit des temps. Plus loin que ca, ce dernier est en rapport avec la majorité des lois universelles ; il ya bien sûr les 7 jours de la semaine, les 7 planètes du système solaire, les 7 phases lunaires, les 7 couleurs fondamentales (de l’arc en ciel), les 7 cieux, les 7 jours de la création de l’univers, les 7 continents, les 7 merveilles du monde… les 7 arts, les 7 notes de la musique, jusqu’aux célèbres 7 nains qui accompagnent blanche neige dans l’illustre conte d’enfants.
Symbolisant l’éternité pour les pharaons, le chiffre 7 représente une forme de plénitude cyclique pour les juifs, il évoque par ailleurs le temps de renouvellement ou d’accomplissement liés à l’éternité jusqu’à l’idée d’un retour au lieu de départ, au commencement, au plus pur état humain. Cet être complexe et riche, caractérisé par ses profondes vertus et jugé depuis l’histoire par les tentations terrestres qui le rongent durant ce cycle de vie ; d’où la populaire classification des 7 péchés capitaux : l’Orgueil, l’Avarice, la Luxure, l’Envie, la Gourmandise, la Colère et la Paresse.
Confinés, enfermés et isolés, on a tous été condamnés à vivre au quotidien cette routine cyclique imposée par les restrictions sanitaires pour contrer la propagation de la pandémie du Covid 19 qui a chamboulé toute notre existence durant ces deux dernières années.
Emprisonné, cet enfermement a piégé l’humain en boucle dans un rythme cyclique de remise en cause, le replongeant au plus profond de son âme. Confronté à sa vérité, il est rattrapé au quotidien par ce qui compose son être, son humanité,
Ses Sept Péchés Capitaux ! »
Leila Rokbani questionne par sa pratique l’humain en ce qui l’affecte actuellement dans son quotidien à travers une vision d’attraction-répulsion à l’égard de toute notre société.
Touchée par tout ce qui l’entoure, elle essaye de déjouer les fragiles limites qui séparent le réel de l’imaginaire, le beau du laid, le chaotique de l’inspirant, le naturel de l’artificiel… avec beaucoup d’ironie et de dérision, mettant au jour un monde parallèle dans le but de critiquer le caractère égoïste et irresponsable de l’humain !
Elle fait accompagner son œuvre par un texte qu’elle introduit par :
« A Table ! »,
Qui est non seulement une formule d’invitation par laquelle elle appelle le spectateur à prendre place dans son œuvre, mais aussi une déclaration par laquelle elle informe le spectateur qu’elle à mis à table beaucoup plus qu’une problématique, un constat !
Se plaçant au centre de l’œuvre pour prendre la place qui lui est destinée, le spectateur découvrira son image reflétée par un tout petit miroir lui rappelant l’essentiel, le noyau, lui, le centre de tout ce qui l’entoure de cette œuvre, de ce cycle de cette vie ; le conduisant du statut du spectateur vers celui d’acteur, principal maitre de son propre sort malgré tout le spectacle qui se joue autour. Ancienne et chargée d’histoires ancestrales ; la table basse, la table ronde ; servant de socle, de base, de fondement ; rappelle le cycle tournant et répétitif de la vie en particulier et de l’existence en générale, soutenu par le vécu ; sur lequel tout repose ! La scène intrigante, installe par son caractère insolite une dimension de mystère pour provoquer davantage la curiosité du spectateur et garantir son implication dans cette aventure immersive de retour aux sources et de remise en question ;
Les personnages à apparence organiques rappellent tout ce qu’il y a de matérielle et de naturelle dans l’humain malgré tout les artifices de la vie ;
Les ampoules, structures légères, fragiles, transparentes, vides mais qui servent à la base à éclairer malgré toute l’obscurité qui règne, symbolisent la lumière intérieure de l’humain,
L’Insoutenable Légèreté de son être …